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Minutieuse enquête en cours, un an après le crash du Ju-52 aux Grisons

Il y a un an, un avion militaire suisse s'écrasait dans les Grisons. L'enquête est toujours en cours.
Il y a un an, un avion militaire suisse s'écrasait dans les Grisons. L'enquête est toujours en cours / 19h30 / 1 min. / le 4 août 2019
Il y a une année jour pour jour, un avion militaire de collection s’écrasait dans les Grisons avec 20 personnes à son bord. L'enquête s'avère compliquée et ne permet toujours pas d'éclaircir les zones d'ombre.

L'appareil, un Junkers Ju-52 de la Seconde Guerre mondiale, avait chuté le 4 août 2018 au Piz Segnas. L'accident avait fait 20 morts: les 17 passagers et les trois membres d'équipage.

Un an après, plus d'une centaine de personnes se sont réunies dimanche à l'aérodrome de Dübendorf pour une cérémonie du souvenir.

Les pièces d'un puzzle complexe

Les restes de la carcasse du Junker se trouvent à l'aéroport militaire de Payerne, mais ils renferment encore tous leurs secrets. Chaque fragment de l’avion a été étiqueté, comme autant de pièces d’un puzzle complexe. Entre 15 et 20 experts du Service Suisse d’enquête de sécurité (SESE) sont à pied d’œuvre depuis une année.

"Nous sommes parvenus à démonter les différentes pièces de l’avion comme le moteur et les cabines", explique le chef du groupe technique du SESE Michael Flückiger dimanche dans le 19h30. "A partir de là, nous avons effectué des analyses en laboratoire pour faire avancer l’enquête."

Photos et vidéos des victimes analysées

Mais ce travail de reconstitution est fastidieux, car l’avion de collection datant de la fin des années 30 n’était pas équipé de boîte noire. Les enquêteurs travaillent aussi sur les informations contenues dans quelque 40 téléphones mobiles, appareils photo et autres cartes mémoire qui ont été collectés sur les lieux du crash. Après un travail de restauration conséquent, des images et des enregistrements du vol ont pu être récupérés.

"L’analyse des différentes pistes audio nous permet de tirer des conclusions", souligne le responsable du groupe d'évaluation des données du SESE Markus Beck. "On peut par exemple définir si un, deux ou trois moteurs fonctionnaient au moment du drame ou encore si des bruits inhabituels se sont manifestés."

La trajectoire modélisée en 3D

L’enquête s’appuie également sur environ 200 témoignages civils. Et pour reconstituer avec précision les dernières secondes de vol de l’appareil, les environs du drame ont été scannés au laser et modélisés en trois dimensions. Combinée à trois photos prises par des particuliers, cette modélisation permet de reconstituer la trajectoire exacte de l’avion.

La piste de l’erreur humaine est également explorée par les enquêteurs. Le rapport final d'enquête devrait être publié au premier trimestre 2020.

Fanny Zürcher/oang

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Une chute en spirale

Selon un rapport préliminaire publié le 21 août 2018, l'avion est apparemment tombé en spirale, après un virage à gauche.

L'appareil avait décollé de Locarno (TI) pour aller à Dübendorf (ZH). Il a survolé le vallon menant au Piz Segnas, près de Flims (GR). A proximité de l'extrémité nord du vallon, il a entamé un virage à gauche qui s'est transformé en trajectoire verticale en spirale.

Cet accident était le premier subi par la compagnie historique Ju-Air depuis sa création, il y a 37 ans. Le Junkers Ju-52 était connu sous le nom de "Tante Ju". Ce crash est le plus grave accident aérien survenu en Suisse depuis 2001.