Cette semaine, le conseiller d’Etat genevois Serge Dal Busco s’est retrouvé sous le feu des critiques après avoir reçu plusieurs milliers de francs d’un groupe hôtelier pour sa dernière campagne.
La Suisse romande a connu plusieurs affaires de ce type ces derniers mois, certaines moins graves que d’autres. Mais toutes posent la question de la transparence. A la veille des élections fédérales, la RTS s'est intéressée aux règles en vigueur dans deux grands partis, le PS et le PLR.
Règlement au PS, liberté au PLR
"Le PS Suisse a un règlement très clair et invite les sections cantonales et locales à le suivre. Et en général, tous adoptent les règles de transparence sur les budgets et les comptabilités", affirme Gaël Bourgeois, porte-parole adjoint du Parti socialiste suisse.
"Nos candidats sont totalement libres par rapport à ça, c'est à eux de voir s'ils peuvent accepter des soutiens d'entreprises ou d'associations selon leurs valeurs à eux", explique pour sa part Fanny Noghero, responsable communication pour la Suisse romande au Parti libéral-radical.
Les cantons en avance
C’est surtout dans les cantons que la transparence gagne du terrain. Genève, Neuchâtel et le Tessin ont instauré des règles il y a plusieurs années. Fribourg et Schwyz ont voté l’an dernier et des projets sont discutés dans le Jura, le Valais ou le canton de Vaud.
Au niveau fédéral, en revanche, c’est encore très nébuleux. "D'une part, la Suisse se vante souvent de son modèle politique, mais d'autre part, il y a cette opacité dans le financement de la vie politique en Suisse: c'est un paradoxe à résoudre", estime Eric Martin, président Transparency International Suisse.
"Aujourd'hui, il y a pas mal de méfiance vis-à-vis des élus. Pour corriger cette situation, il faut améliorer la transparence en matière de financement politique", ajoute-t-il.
Initiative fédérale lancée
Cette méfiance se traduit aussi dans une initiative fédérale sur la transparence des partis, un texte lancé et soutenu principalement par la gauche sur lesquels les Suisses devraient voter l’année prochaine.
"Si ça devient plus transparent, alors les partis auront moins d'argent à disposition. Et la prochaine revendication sera de financer les partis avec des mesures étatiques, et les citoyens seront aussi réticents", analyse le politologue Andreas Ladner. Le débat s’annonce nourri.
Rouven Gueissaz/vkiss