Publié

Il y a trop de cerfs dans les Grisons et les forêts en souffrent

Trop de cerfs dans les Grisons, il faudrait en abattre davantage
Trop de cerfs dans les Grisons, il faudrait en abattre davantage / 12h45 / 2 min. / le 5 novembre 2019
Les gardes forestiers tirent la sonnette d'alarme dans les Grisons, car les cerfs sont trop nombreux et la forêt en souffre. Les chasseurs n'arrivent plus à suivre et seule la moitié des individus qui auraient dû être abattus en septembre l'ont été.

Des érables complètement mangés ou des épicéas rongés, les dégâts provoqués par les cerfs dans les forêts grisonnes sont toujours plus importants.

Ces animaux dévorent les jeunes arbres qui devraient assurer le renouvellement de la forêt protectrice. Une fois endommagés les arbrisseaux ont un grand risque de ne pas survivre.

Interrogé cette semaine dans le 12h45, Hanspeter Thöny, garde forestier à Seewis (GR), relève que si les cheptels de cerfs étaient équilibrés dans les années 90, on a ensuite laissé grandir les troupeaux: "Aujourd'hui, on a environ 17'000 cerfs aux Grisons. Durant un an ou deux, il faudrait en abattre beaucoup plus qu'on le fait aujourd'hui."

Malin cerf et chasseurs débordés

Les chasseurs grisons abattent certes des milliers de cerfs chaque année. Mais les troupeaux ne cessent de grandir, car les cerfs sont malins, confie Tarzisius Caviezel, de l'association des chasseurs grisons: "Les cerfs apprennent vite, ils réagissent rapidement aux changements. Donc, plus on augmente la pression sur eux et plus ils se retirent dans des zones où on ne peut plus les atteindre."

Au final, les tireurs n'arrivent pas à suivre: 5000 bêtes auraient dû être abattues en septembre, mais le but est loin d'être atteint. Ce sont ainsi 2500 cerfs qui devront encore être chassés durant une chasse spéciale en novembre.

C'est pourquoi les gardes forestiers demandent au canton d'agir: 40% des forêts grisonnes seraient déjà fortement endommagées.

Et si la solution venait du loup?

La solution pourrait venir du loup. Selon le WWF, on aurait besoin de plus de grands prédateurs pour réguler les populations de cerfs.

L'organisation prend l'exemple de la vallée du Calanda, où les loups se sont réinstallés depuis longtemps et où ils sont nombreux. Les dégâts aux forêts y sont en recul, car la présence du loup permet une meilleure répartition des troupeaux de cerfs.

Le WWF a ainsi saisi le référendum contre la nouvelle loi fédérale sur la chasse, qui veut limiter les grands prédateurs. Les gardes forestiers soutiennent également ce référendum dans l'espoir que, grâce au loup et au lynx, les dégâts aux arbres diminuent.

Jean-Marc Heuberger/boi

Publié