Camille Fédérale, la journaliste qui explique la Suisse romande aux Alémaniques
Le site Watson.ch, basé à Zurich, est un portail d'information en ligne qui s'adresse principalement à la jeunesse alémanique. Il associe des nouvelles "people" à des informations et des analyses plus fournies.
Watson s'est fixé l'objectif d'expliquer la Suisse romande à ses internautes d'outre-Sarine. "A l'heure où les gros éditeurs privés taillent toujours plus dans leurs réseaux de correspondants ou les suppriment, l'idée de Watson était de contribuer à la cohésion nationale et à la solidarité", explique le rédacteur en chef Maurice Thiriet.
Cette mission a été confiée à Camille Fédérale, de son vrai nom Camille Kündig. La jeune journaliste bilingue a grandi à Estavayer-le-Lac et réalise depuis un an pour le site des vidéos de 2 ou 3 minutes très regardées. Elle y parle de la Suisse romande ou de la Suisse alémanique vue par les Suisses romands.
Nudité au sauna et "faiseurs de secrets"
Il s'agit souvent d'anecdotes personnelles ou de détails, avec une réalisation simple mais manifestement efficace, au vu des nombreux commentaires que génèrent ces chroniques.
Dans l'une des vidéos par exemple, on la voit dans un sauna expliquer qu'outre-Sarine, la nudité est de rigueur dans ces endroits alors que ce n'est pas le cas en Suisse romande.
Dans une autre chronique, Camille Fédérale parle des "faiseurs de secret" auxquels certains Romands font appel pour guérir des maladies et des blessures, et qui n'ont pas d'équivalent en Suisse allemande.
Dans d'autres clips encore, la journaliste interroge des parlementaires romands sur le rôle de la langue allemande ou réalise des micro-trottoirs sur l'image que les Romands ont des Alémaniques.
C'est un article écrit par Camille Kündig avant Noël l'an passé qui a été le point de départ de ces vidéos. La journaliste y expliquait qu'il était commun en Suisse romande de manger du foie gras à Noël: polémique côté alémanique. "Après ça, on s'est dit qu'il y avait matière à faire quelque chose", se souvient-elle.
"On a tendance à s'ignorer"
L'idée d'apporter sa contribution à la cohésion nationale plaît à Camille Kündig. "Il n'y a pas beaucoup de journalistes suisses romands en Suisse allemande et vice-versa. Du coup j'ai peut-être un rôle à jouer", admet-elle modestement.
"En Suisse on a tendance à s'ignorer gentiment entre les parties linguistiques (...) mais, avec ce format, on a vraiment vu que les Suisses allemands s'intéressent aux Suisses romands", ajoute la journaliste.
Ce message, Watson veut le faire passer à un public qui ne consulte plus les médias traditionnels et ne s'informe que par les smartphones et les médias sociaux.
Alain Arnaud / ptur