Enclave italienne d'un kilomètre carré au sein du Tessin et à 23 kilomètres de l'Italie, Campione d'Italia bénéficiait d'un statut tout particulier. Rattachée formellement à la Péninsule, la petite ville d'environ 2000 âmes jouissait en effet d'une sorte de statut de zone franche, avec un taux de TVA extrêmement réduit par rapport aux niveaux italiens.
Mais à la suite d'une requête de Rome, un directive de Bruxelles a imposé le retour de Campione dans la zone douanière européenne.
Citoyens préoccupés
Un changement qui préoccupe les habitants habitués à vivre comme s'ils étaient pleinement citoyens helvétiques. Ce n'est pas tant le retour, peu probable, de postes frontières qui inquiètent les ressortissants de la commune mais bien les effets du changement de statut sur l'économie locale. Un comité citoyen avait récolté 1605 signatures contre la directive de Bruxelles, et l'avaient envoyée à Rome.
Il faut dire que la banqueroute du casino de la ville en juillet 2018, autrefois le plus grand d'Europe, a déjà plombé les recettes de la commune. Depuis la fermeture de la maison de jeux, 380 employés et une grande partie des employés de la commune ont perdu leur emploi.
A noter que les services comme le ramassage des ordures ou l'école continueront d'être assurés par la Confédération. Mais cette situation pourrait être provisoire.
Eric Jozsef
Dettes envers la Suisse
Aux termes de l'accord, l'Italie reconnaît par ailleurs l'existence des dettes de l'enclave à l'égard des créanciers suisses -- estimé à 5 millions de francs suisses (4,6 millions d'euros) par Berne -- et s'engage à les rembourser.
Le Tessin versera de son côté le solde de la compensation financière due à l'Italie concernant l'imposition des travailleurs frontaliers pour 2018.