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L'hôpital de Zurich licencie un lanceur d'alerte qui a dénoncé des fraudes

L'Hôpital universitaire de Zurich a licencié un lanceur d'alerte [Keystone - Walter Bieri]
L'Hôpital universitaire de Zurich a licencié un lanceur d'alerte coupable d'avoir dénoncé des fraudes. / Le Journal horaire / 1 min. / le 30 mai 2020
Un médecin "coupable" d'avoir découvert plusieurs abus et alerté la direction de l'Hôpital universitaire de Zurich a été congédié par celui-ci avec effet immédiat, alors qu'une enquête externe a confirmé les fraudes découvertes.

L'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) a confirmé le licenciement du médecin, qui occupait un poste de direction. Il avait signalé des abus au sein de la clinique de chirurgie cardiaque, a révélé samedi le Tages-Anzeiger.

Selon le quotidien alémanique, le lanceur d'alerte a compilé un dossier de 42 pages qui pointait du doigt douze cas litigieux et l'a fait parvenir à la direction de l'hôpital en décembre dernier.

L'Hôpital rejette la faute sur le lanceur d'alerte

Les documents transmis contenaient entre autres de graves allégations à l'encontre du directeur de la chirurgie cardiaque de l'USZ Francesco Maisano, provoquant l'ouverture d'une enquête externe. Une semaine après la publication de ses conclusions, qui ont confirmé les principaux reproches émis à l'encontre du directeur, le lanceur d'alerte a été licencié avec effet immédiat.

Selon le Tages-Anzeiger, l'Hôpital justifie son licenciement par un comportement et des performances qui auraient changé depuis la remise de son rapport dénonçant les fraudes, et parle d'une rupture irrémédiable qui aurait principalement été causée par le lanceur d'alerte lui-même.

Avant le licenciement, il aurait également été invité à signer un accord de fin des rapports de travail assorti d'une clause de confidentialité.

Résultats d'études embellis

Soupçonné de fraude scientifique, Francesco Maisano a de son côté été suspendu de ses fonctions pour trois semaines, avait annoncé l'USZ mercredi. Il aurait utilisé des implants de sociétés dans lesquelles il possédait une participation financière, n'aurait pas été transparent à ce sujet et n'aurait pas non plus établi correctement des rapports adressés à Swissmedic sur ces implants. Il aurait, en outre, embelli les résultats d'études les concernant.

Une procédure interne est désormais en cours. Des experts devront établir si Francesco Maisano a respecté l'intégrité scientifique dans les publications en question. Ses liens d'intérêt et ses activités annexes font aussi l'objet d'une enquête.

ats/Vincent Cherpillod

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Deux autres abus découverts

L'Hôpital universitaire de Zurich a fait part mercredi de la découverte de deux autres cas litigieux. Son directeur de la clinique de chirurgie de la bouche, de la mâchoire et du visage avait systématiquement traité des patients de l'USZ dans son propre cabinet privé. Un accord a été trouvé avec lui pour qu'il soigne désormais ses patients uniquement à l'hôpital universitaire.

Le troisième cas de médecin indélicat s'achève par le départ de ce dernier pour des raisons de santé après 30 ans d'activités à l'USZ. Directeur de la clinique de gynécologie, il avait opéré jusqu'à trois patientes simultanément, des reproches avaient fait l'objet d'une enquête.

La politique cantonale zurichoise s'est dite émue des méthodes de travail de ces trois médecins. La gauche et le PEV, de leur côté, ont dénoncé des "professeurs attirés par l'appât du gain" au détriment des collectivités publiques, des caisses-maladie, des assurés et des contribuables. Ils accusent les organes de surveillance de n'avoir opposé aucune résistance sérieuse aux chefs de clinique concernés.