Dans un nombre grandissant de villages, on préfère revenir à l’idiome local, plus vivant. "Finì, a revair, sta bain". En français: "Terminé, au revoir et merci". La commune de Surses - 2500 habitants le long de la route de l’Albula - ne veut plus du romanche grison à l’école. Dès l‘an prochain, les enfants se pencheront à nouveau sur le "surmiran", l’une des racines du rumantsch grischun.
Cette langue faîtière, fondée en 1982, a standardisé les cinq déclinaisons régionales du romanche en une mouture écrite et officielle dans l'administration. Depuis 2010, presque tout l’enseignement primaire le pratique. On assiste pourtant aujourd'hui au rejet d’une langue qui devait précisément assurer l’avenir du romanche. Pour les "abolitionnistes", l’enseignement d’une langue "artificielle" complique la tâche des élèves, alors que dans la vraie vie, c’est le dialecte local qui prévaut.
Pas de problème pour les enfants
Bernard Cathomas, l’un des pères du rumantsch grischun, ne partage pas ce point de vue. Pour lui, les enfants n'ont pas de problème avec cette langue. "Parce que le rumantsch grischun est très, très proche de chaque variante locale et régionale. Il n'y a aucun problème à le lire et à le comprendre sans l'avoir appris à l'école", a-t-il expliqué mardi dans La Matinale.
A la fin du mois, deux autres communes, Lenz et Albula, se prononceront à leur tour sur la question. Mais l’ex-président de la Lia Rumantscha n’en démord pas: à terme, c’est le le romanche grison qui l’emportera.
Sujet radio: Nicole Della Pietra
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz