Du chocolat arc-en-ciel, l'idée futuriste d'un chef zurichois
Le chocolat et les technologies de précision constituent deux piliers du savoir-faire helvétique. C'est en se basant sur ce couple explosif qu'un jeune chef zurichois a accouché d'une innovation surprenante: un chocolat aux reflets arc-en-ciel, sans colorants ni additifs.
C'est à Zurich, ville où les chocolats se vendent comme des bijoux sous les enseignes des plus grands confiseurs, que le chef Sandro Zinggeler a établi son quartier général.
La pandémie a laissé à cet artiste culinaire, qui a œuvré sur les plus belles tables du pays, le temps de mettre au point l’invention de ses rêves, en collaboration avec son frère Marc, ingénieur au Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM).
Un jeu avec la lumière
Sandro Zinggeler a travaillé avec un film plastique aux reflets futuristes en vue de modifier la structure nanométrique de la surface du chocolat. Il le déploie sur le chocolat légèrement fondu et, comme celui-ci est encore liquide, il rentre dans les rainures. Et quand on enlève la feuille, après solidification, l'effet reste présent.
Au final, c'est un chocolat aux reflets arc-en-ciel, qui donne l'impression de scintiller lors de son inclinaison, qui est produit, sans colorant, ni additif, mais avec les seules lois de la physique qui jouent avec la lumière.
"On a bon espoir que ça perce sur les réseaux sociaux. Mais le plus important c'est surtout qu'on peut le manger. C'est encore mieux que la technologie", confie dans le 19h30 celui qui a récemment fondé sa startup ChocoFoil pour commercialiser son invention, destinée aux professionnels comme aux privés.
Comme les billets de banque
En langage de la physique, le phénomène utilisé est appelé diffraction de la lumière. Espacées de façon régulières et selon une distance spécifique, les minuscules lignes gravées dans les feuilles, puis dans le chocolat, forment une sorte de prisme, qui convertit la lumière blanche en arc-en-ciel.
"Le même phénomène est observable dans la nature, sur les ailes de certains insectes tels que les libellules", explique Marc Schnieper, qui supervise le projet au CSEM, sur le site de Muttenz (BL).
La technologie permettant de générer des couleurs à l’aide de nanostructures n'est pas nouvelle: le CSEM l'a développée il y a plusieurs années dans le but d'apposer des éléments de sécurité sur les billets de banque ou les passeports.
Cette innovation s'inscrit dans une volonté, pour les deux frères, de donner une nouvelle impulsion à l'industrie chocolatière suisse, mise sous pression depuis l'arrivée du coronavirus. "Nous pensons qu'avec des innovations et des premières mondiales, la Suisse peut regagner et maintenir son statut au sommet du marché international", explique un communiqué du CSEM.
Sujet TV: Théo Jeannet
Adaptation web: Frédéric Boillat
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