Publié

La police doit-elle publier la nationalité des délinquants?

La police doit-elle publier la nationalité des criminels présumés et des victimes? [Keystone - Gaëtan Bally]
Une initiative UDC veut que la police indique la nationalité des délinquants dans ses communiqués de presse / La Matinale / 1 min. / le 8 février 2021
A Zurich, une initiative de l'UDC soumise au peuple le 7 mars exige que la police rende publique la nationalité des délinquants dans ses communiqués de presse. Concrètement, elle veut obliger une publication systématique de la nationalité et de l'origine des criminels, des suspects et des victimes.

Est-il important de savoir si deux cambrioleurs sont de nationalité suisse? Ou si un accident de la route a été causé par une personne récemment naturalisée?

La police de la Ville de Zurich a tranché en 2017, décidant de ne plus publier ces informations. Et c'est une des seules à y renoncer en Suisse. En effet, si chaque corps de police peut décider de sa pratique, la tendance est plutôt d'inclure la nationalité.

En réaction à la décision de la police de Zurich, l'UDC a lancé une initiative cantonale. Le gouvernement la rejette, mais propose un contre-projet. S'il est accepté, la nationalité devra être communiquée, mais pas les origines des personnes naturalisées.

La Jeunesse socialiste s'oppose à son conseiller d'Etat

Interrogé lundi dans La Matinale, Mario Fehr, conseiller d'Etat socialiste en charge de la sécurité, explique que sa longue carrière politique lui a appris que cela n'apportait rien d'essayer de dissimuler des choses: "Il faut communiquer de manière ouverte et honnête. Il est important de montrer certaines corrélations, pour pouvoir aussi mieux protéger les étrangers qui sont innocents."

Les jeunes Verts et les Jeunes socialistes ne partagent pas cet avis et s'opposent à l'initiative UDC et au contre-projet gouvernemental. Pour Laura Fischer (Jeunes PS), "la transparence serait d'être attentif aux vraies causes de la criminalité, comme la situation financière de ces personnes, leur niveau d'éducation ou encore les violences qu'elles ont pu vivre. Il faudrait commencer par là, faire de la prévention contre la violence ou encore promouvoir l'accès à la formation et lutter contre les inégalités financières".

Dans le canton de Soleure, une initiative similaire de l'UDC avait été acceptée par le peuple en 2012 à plus de 70%. Reste à savoir les Zurichoises et les Zurichois feront de même le 7 mars.

Joëlle Cachin/boi

Publié