Alors que l'événement apparaissait encore comme un lointain phénomène pour le reste du pays, au sud des Alpes, la population assistait médusée à ce qui se passait en Lombardie, en Italie. Les Tessinois, incrédules, étaient suspendus aux médias italiens qui annonçaient le 21 février l’existence d’un premier cas à Codogno, en Lombardie, et, le même jour, le décès d’un autre malade, toujours dans le nord de la Botte.
Le 23 février, plusieurs communes italiennes sont verrouillées. Le nombre de cas explose. Au même moment, la Suisse italienne réorganise radicalement son système hospitalier afin de gérer au mieux l’hospitalisation des premiers patients.
Premier appel à la prudence
Le médecin cantonal, Giorgio Merlani, sait déjà que l’arrivée du virus de ce côté-ci de la frontière n’est qu’une question de temps. Le 25 février - après une fausse alerte le 8 février - les autorités tessinoises annoncent l’existence d’un premier patient "helvétique".
Il s’agit d’un septuagénaire, qui revenait d’un voyage à Milan. L’homme est emmené aux soins intensifs à Lugano. Une semaine plus tard, il sera suivi d’un deuxième cas.
Fermeture inédite des frontières
Les frontières avec l’Italie étaient restées ouvertes dans un premier temps, mais le 8 mars, tout a basculé. Lors de l’une des désormais conférences de presse quotidiennes du gouvernement cantonal - et on ne parle alors pas encore de masque sanitaires, ni de parois en plexiglas -, il annonce la fermeture des frontières avec la Lombardie et le Piémont.
C’est du jamais vu. La libre circulation est suspendue, sauf pour les travailleurs frontaliers; les liaisons ferroviaires avec l’Italie sont interrompues. Et c’est peut-être à ce moment-là, le 8 mars, qu’on a senti que quelque chose d’inédit et de durable était en train de s’installer dans le pays.
Plus de 9000 décès
Depuis lors, plus de 23'300 personnes ont dû être hospitalisées en Suisse et 9256 décès sont à déplorer. Plus de 552'000 cas ont été confirmés en laboratoire, soit 6393 cas pour 100'000 habitants. Après une première vague au printemps dernier, le nombre de cas est reparti à la hausse à l'automne, forçant le Conseil fédéral à remettre le pays en semi-confinement.
Nicole della Pietra/ats/jpr
Pic à plus de 10'000 cas quotidiens
Le plus grand nombre de cas quotidiens au cours de la première vague a été enregistré le 23 mars avec 1464 cas. Lors de la deuxième vague, un chiffre record de 10'559 cas a été établi le 2 novembre.
Le taux de positivité le plus élevé de la première vague a été enregistré le 30 mars, avec 19,9%. Son pendant de la deuxième vague s'est produit le 4 novembre, avec 27,4% de tests positifs.
Environ 50 milliards de francs débloqués
La Confédération a jusqu'ici engagé un total d'environ 50 milliards de francs pour soutenir l'économie. Les fonds sont versés ou ont été versés pour l'indemnisation en cas de chômage partiel (20 milliards), pour les allocations pour perte de gain en cas de mesures destinées à lutter contre la pandémie (7,5 milliards), au programme de crédits Covid du printemps dernier (17 milliards de francs) et aux programmes d'aide pour les personnes en difficulté (2,5 milliards).
En outre, il existe d'autres aides pour les secteurs de l'aviation (1,9 milliard), des transports publics (700 millions), de la culture (400 millions), ou du sport (350 millions).