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Une scène ouverte de la drogue à Coire inquiète les autorités grisonnes

Vers une nouvelle plaque tournante du trafic de drogue à Coire?
Vers une nouvelle plaque tournante du trafic de drogue à Coire? / Forum / 2 min. / le 7 avril 2021
Pour beaucoup de Suisses et de Suissesses, les images cauchemardesques du Platzspitz et du Letten à Zurich sont restées dans les mémoires. Mais les scènes ouvertes de la drogue n'appartiennent peut-être pas complètement au passé. Dans les Grisons, le problème existe depuis 20 ans et il a pris de l'ampleur.

A Coire, chef-lieu grison, et plus précisément dans le Stadtpark, ou parc municipal, les toxicomanes du canton mais aussi d'autres régions de Suisse orientale, viennent s'approvisionner et souvent consommer directement sur place.

Cocaïne, héroïne, crystal meth, crack, on trouve de tout dans ce qui passe pour être l'un des, si ce n'est le plus gros marché de la drogue en Suisse. Beaucoup pensaient ce genre de phénomènes éradiqué du pays mais dans les Grisons, la tendance inquiète de nombreux travailleurs sociaux car l'âge moyen des toxico-dépendants baisse.

>> Lire à ce sujet cet article qui revient sur l'historique de la politique contre la drogue en Suisse : La politique de la drogue en Suisse

Un manque d'investissements

Mais alors comment expliquer que les autorités ne soient pas venues à bout de ce problème? Les réponses sont sans doute multiples mais la première chose à souligner est sans doute que le sujet avait quasiment disparu de l'agenda politique après l'ouverture durant l'été 2000 de l'Ambulatorium Neumühle, un centre d'accueil et de distribution de méthadone notamment.

A l'époque, l'inauguration de la structure avait fait de Croire une ville pionnière en matière de politique de la drogue sauf que depuis, plus rien n'a bougé. Et l'absence de locaux d'injection, comme il en existe à Lausanne, Genève et dans d'autres villes de Suisse, est un problème pour les centres urbains de taille moyenne. Coire compte moins de 40'000 habitants, cela explique peut-être pourquoi les autorités n'ont pas consenti à certains investissements.

Un local d'injection en projet

Mais après avoir fait la sourde oreille pendant plusieurs années, le Conseil d'Etat a donné suite à une motion à la fin 2018 et mandaté un institut spécialisé dans les toxicomanies pour analyser la situation. Ce dernier a rédigé un rapport qu'il a publié mardi. Il en ressort que les besoins sont bel et bien réels et qu'un local d'injection pouvant accueillir jusqu'à une soixantaine de personnes et distribuer plus de 150 doses journalières est nécessaire.

La gestion d'un tel local coûterait plus de 600'000 francs par an, sans compter l'investissement de départ. Le Grand Conseil grison se penchera sur cette question lors du débat de décembre sur le budget. Reste encore à savoir si, au sortir de la pandémie, ce sujet restera une priorité.

Nicole della Pietra/ther

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