Le berceau du romanche se trouve au coeur du Parc national suisse, dans les Grisons. Dans cette région très touristique, rien ne fonctionnerait sans les immigrés portugais.
Aldina Forrer en est le parfait exemple, elle qui travaille depuis plus de vingt ans dans un restaurant du Val Müstair. Et avec le chef et les employés, elle parle le romanche.
Une langue apprise en deux mois
"J’ai appris le romanche avec les enfants du chef", raconte Aldina Forrer jeudi dans le 19h30 de la RTS. "C’était important pour pouvoir travailler et pour parler aux gens de la vallée". Cette Portugaise a acquis la nouvelle langue en deux mois seulement, sans prendre de cours.
Au Val Müstair et en Engadine, un habitant sur sept vient du Portugal. C'est la première communauté étrangère de la région et si de nombreux immigrés se sont mis au romanche, c'est parce que ces deux langues romanes sont très proches.
Un secondo devenu enseignant
Secondo portugais né en Engadine, Claudio Rebelo est tombé tellement amoureux du romanche qu’il a décidé de l’enseigner à l’école primaire. "Je veux contribuer à la survie de cette belle langue", explique-t-il. "Je serais très déçu si le romanche devait disparaître". En l'adoptant, les Portugais aident donc à maintenir la quatrième langue nationale en vie.
Mais en Haute-Engadine, certains d'entre eux n'ont pas eu besoin d'apprendre le romanche, car cette langue n'est plus beaucoup utilisée dans la région. On y parle prioritairement l'allemand et l'italien.
Jean-Marc Heuberger/oang
Une série consacrée au romanche dans le 19h30
Le 19h30 propose cette semaine une série en trois épisodes consacrée à la quatrième langue nationale.
Il faut même en parler au pluriel, puisqu'il existe plusieurs langues romanches. Elles représentent un trésor culturel commun qui appartient un peu à toute la population suisse.
Comment se porte le romanche, 25 ans après que les Suissesses et les Suisses ont plébiscité son inscription comme langue semi-officielle de la nation?