Déjà présent au Tessin, le scarabée japonais menace d'envahir la Suisse
La population de scarabées japonais est en hausse au Tessin et risque bientôt d'atteindre le nord des Alpes. Des recherches de lutte biologique sont en cours pour essayer de contrôler la propagation de cet insecte particulièrement invasif qui détruit les cultures.
Le scarabée japonais s'est installé dans le sud du Tessin depuis quelques années, importé par les activités humaines en provenance de la région italienne voisine du Piémont. L'insecte ravageur commence à pulluler dans plusieurs foyers, inquiétant tout particulièrement Cristina Marazzi, responsable du service phytosanitaire tessinois.
"On estime que la présence de l'insecte est dix fois plus importante que l'année passée. L'an dernier, on a estimé la présence des insectes à 3000 contre plus ou moins 30'000 cette année", explique-t-elle dans le 19h30 mercredi.
Plus de 300 espèces de cultures menacées
Ce scarabée s'attaque à plus de 300 espèces cultivées, comme la vigne et les arbres fruitiers. Cette année, la récolte n'est pas compromise, mais l'inquiétude augmente pour la suite.
Au Piémont, ces insectes sont présents depuis plus longtemps et l'humain y mène une lutte acharnée pour réduire la population. "On a trois ans avant d'avoir la situation qu'il y a aujourd'hui dans le Piémont", souligne Cristina Marazzi.
La lutte mécanique est la seule action possible aujourd'hui, avec la récolte manuelle des scarabées et des pièges disposés dans les zones infestées. C'est pourquoi la recherche s'intensifie pour trouver un moyen de lutte biologique.
Magdalena Wey, doctorante à l'Agroscope de Reckenholz (ZH), mène notamment des tests avec un champignon entomophage. "Au laboratoire, on a vu que les champignons tuent les adultes et les larves. Ils se nourrissent sur les scarabées et se disséminent à partir des cadavres en faisant des spores."
Progression vers le nord
Depuis le foyer principal situé à Mendrisio au Tessin, le scarabée progresse vers le nord du canton. Il pourrait même passer les Alpes via les axes de transports. Cet été, un spécimen a été piégé à Bâle.
Une plateforme participative en ligne a ainsi été créée pour poster les observations faites par la population. C'est important "d'avoir accès à des lieux auxquels ni nous, ni le service phytosanitaire n'a accès, comme les jardins privés, la maison ou le rosier", indique Mauro Jermini, responsable de l'Agroscope de Cadenazzo (TI).
A noter que le scarabée japonais est visible jusqu'en septembre, les larves passant ensuite l'hiver sous terre.
Aurélie Coulon/fgn
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