Inscrire son enfant à la crèche, postuler pour un logement ou encore ouvrir un compte bancaire: ces démarches peuvent rapidement se compliquer, lorsqu'on ne possède pas de droit de séjour. Une carte citoyenne municipale permettrait donc aux sans-papiers de s'identifier formellement, sans pour autant être régularisés.
Crainte d'un droit d'asile parallèle
Mercredi soir, le législatif communal a voté un crédit de trois millions de francs pour créer cette carte d'identité. Mais le projet est vivement attaqué par la droite zurichoise, qui accuse la gauche majoritaire de vouloir introduire un droit d'asile parallèle.
"C'est la loi fédérale qui définit qui a un droit de séjour et qui n'en a pas. Le but de cette carte est de protéger les gens lors des contrôles de police. Cela est à mon avis en contradiction avec la loi", estime la PLR Mélissa Dufournet dans La Matinale.
Un argument que conteste la maire socialiste de Zurich, Corine Mauch: "Grâce à des avis de droit, nous savons maintenant que la ville peut ordonner à la police municipale d'accepter notre carte d'identité citoyenne lors d'un contrôle, dans le cas où il n'existe pas de soupçon de séjour illégal en Suisse", explique l'édile.
Objectif d'intégration
La municipalité souhaite que ce papier soit adopté largement par la population et devienne un symbole: se considérer Zurichois ou Zurichoise, indépendamment de sa nationalité ou de son statut migratoire.
Si la droite ne saisit pas le référendum, Zurich ferait figure de pionnière en Suisse. En Suisse romande, seule La Chaux-de-Fonds a lancé l'hiver dernier un projet similaire. Fribourg et Lausanne s'y sont opposés.
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Joëlle Cachin/jfe