Plusieurs cantons alémaniques mettent le cap sur les énergies renouvelables

Les bâtiments sont responsables d'un tiers des émissions de CO2. C'est donc toute la Suisse qui bouge pour assainir ce secteur. Ces quatre dernières années, Neuchâtel, Bâle, Fribourg ou encore la Thurgovie ont interdit partiellement les chauffages à gaz et à mazout, en autorisant des exceptions.

La loi proposée à Zurich vise à interdire quasiment tous les chauffages polluants. Le ministre de l'environnement Vert Martin Neukom l'a expliqué ainsi jeudi dans La Matinale de la RTS: "Il y a certains cas isolés - par exemple dans les vieux bâtiments avec peu de place - où c'est très compliqué de mettre du renouvelable. On a donc besoin d'exceptions. Et avec cette loi, on a calculé que 90% des chauffages pourront déjà être assainis. Les 10% restants, on pourra s'en occuper plus tard".

Glaris donne l'exemple

En septembre dernier, c'était le canton de Glaris qui surprenait la Suisse entière en acceptant la législation la plus stricte du pays, avec une interdiction totale des chauffages polluants. Du jamais vu, rendu possible par la fameuse Landsgemeinde. Dans cette assemblée, où l’on vote à main levée, le choix des personnes qui s’expriment à la tribune est déterminant.

Ce jour-là, c’est une oratrice en particulier qui a fait pencher la balance, comme l'explique Sean Müller, politologue à l'Université de Lausanne: "On a fait des études sur le sujet, et on sait que les jeunes, les femmes et les gens du centre ont beaucoup plus de probabilité de constituer une majorité. Les politiques le savent aussi. Les promoteurs issus des Verts ont donc explicitement cherché une femme du centre, et ils l'ont trouvée en la personne d'une ancienne conseillère d'Etat libérale qui a pris la parole pour défendre les modifications proposées".

Oratrices convaincantes

Et ça a marché: Glaris a accepté la loi la plus restrictive de Suisse. Une fois la durée de vie des chauffages atteinte, ils devront tous être remplacés par du renouvelable. Un défi, mais faisable, selon le ministre de l'environnement glaronais, qui le résume ainsi: il faudra parfois se montrer créatif!

Joëlle Cachin/jpr