![Vue de Lugano. [Keystone - Alessandro Della Bella]](https://img.rts.ch/articles/2015/image/r1xk5b-25925037.image?w=1280&h=720 "Vue de Lugano. [Keystone - Alessandro Della Bella]")
Coup de filet contre des mafieux présumés ayant fait de la Suisse leur base arrière
La mafia calabraise a été mardi la cible d'une vaste opération policière coordonnée par l'Italie et la Suisse. Six personnes ont été arrêtées dans les cantons des Grisons, de St-Gall, du Tessin et de Zurich suite à des demandes d'extradition de l'Italie.
La justice transalpine leur reproche des infractions en matière de stupéfiants, blanchiment et trafic d’armes notamment, et pour certaines d'entre elles d'être membres d'une organisation criminelle.
Les enquêteurs italiens affirment que plusieurs régions suisses serviraient de base logistique aux opérations des clans mafieux. Plus concrètement, des activités criminelles de ces clans, dans la région de Côme notamment, étaient organisées depuis le Tessin, a affirmé le Parquet de Milan. Ces propos ont été confirmés par la Police financière de Côme sur les ondes de la RSI. St-Gall n'est pas en reste et servirait de véritable plateforme logistique pour des individus suspectés, entre autres, de trafic de stupéfiants - cocaïne en particulier - qui servirait au financement d’un autre trafic, celui des armes.
Le fils d'un boss de la 'Ndrangheta
Les deux hommes arrêtés dans la région de Lugano sont détenteurs d’un permis B et d’un permis de frontalier. Tous deux seraient employés dans la restauration. Le quotidien Il Corriere del Ticino rapporte que le suspect arrêté a Winterthour serait le fils d’un boss de la 'Ndrangheta dans l’oeil de mire de la justice depuis de longues années.
Pour certains observateurs, la Suisse serait devenue une sorte d’Eldorado pour la mafia, parce que moins armée sur le plan pénal contre le crime organisé. Dans une vidéo des enquêteurs italiens, on peut voir l'un des suspects se gargariser en vantant les avantages de la Suisse, qui ne connaît pas l’article 416 du code pénal italien, celui de la répression contre la mafia.
"La Suisse doit ouvrir les yeux"
Ce qui fait dire à une procureure italienne, dans les pages du quotidien tessinois La Regione, que "la Suisse doit ouvrir les yeux: on ne combat son ennemi que si on le connaît". L'opération de mardi n'a toutefois été possible que grâce à une étroite collaboration entre Fedpol, le Parquet de la Confédération et les enquêteurs italiens.
Nicole Della Pietra/vic
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