Mesure inédite à Bâle-Ville qui rend obligatoires les panneaux solaires sur les toits
Cette décision devrait changer le visage de la cité rhénane, qui montre l'exemple. Un bâtiment de l'administration cantonale est par exemple complètement recouvert de panneaux solaires. Sur l'impulsion des Vert-e-s, le Grand Conseil a décidé d'imposer des cellules photovoltaïques sur l'ensemble des bâtiments de la ville, anciens comme nouveaux.
Cette mesure découle d'une des 13 interventions transmises jeudi soir par le Parlement cantonal au gouvernement.
Potentiel sous-utilisé
"Le potentiel du solaire en Suisse, et en particulier à Bâle, est immense, mais il reste totalement sous-utilisé", a souligné vendredi Jürg Stöcklin, député vert, dans le 12h45 de la RTS.
Actuellement, le canton produit 25 GWh d'électricité solaire par an. Mais selon une étude de la Confédération, le potentiel à Bâle pour cette énergie serait de 656 GWh par année. Cela représente près de la moitié de l'actuelle consommation électrique des Bâlois.
L'association des propriétaires reconnaît le potentiel important du solaire. Sa présidente, Patricia von Falkenstein, juge toutefois que le délai de 15 ans que la loi laisserait aux propriétaires pour installer les panneaux est trop court: "Ce délai nous gêne. Il y a beaucoup de propriétaires qui viennent de faire des rénovations. Ils ne pourront pas en refaire d'ici à 15 ans".
Patrimoine Suisse critique
L'organisation Patrimoine Suisse, de son côté, critique l'obligation de placer des cellules solaires sur les bâtiments historiques non protégés. "Si on met du photovoltaïque sur tous les toits, alors l'image de la ville sera détruite", avertit Andreas Häner, directeur de la section bâloise de Patrimoine Suisse.
Bâle est le premier canton à imposer le solaire à quasi tous les propriétaires. La motion a été adoptée par une large majorité du Parlement. Le gouvernement doit maintenant proposer la meilleur façon de mettre en oeuvre cette contrainte.
Jean-Marc Heuberger/jpr