Au final, seules 170 personnes participent à ce test, selon SRF. Les "détenus" se sont laissés enfermer et ont rendu leur téléphone portable. Le séjour doit en effet être le plus réel possible. Seuls prérequis pour participer: être majeur et habiter dans le canton.
Durant le week-end, des exercices seront effectués pour tester la distribution de nourriture ou encore le déplacement entre les cellules et la cour du futur établissement pénitencier, prévu pour accueillir 241 personnes.
Les volontaires - qui ne recevront aucune compensation financière - ont le choix de passer la nuit en prison ou d'y rester seulement quelques heures. Ils ont également pu choisir s'ils voulaient subir une fouille intégrale avant d'entrer.
"Ce n'est certainement pas très agréable. Nous sommes d'autant plus surpris que 80% des personnes inscrites ont accepté d'être fouillées", déclare Marc Eiermann, responsable de la nouvelle prison, au micro de SRF. Les volontaires peuvent arrêter l'expérience à tout moment.
L'emprisonnement est "idéalisé"
Interrogé par la SRF, le médecin-chef du service de psychiatrie et de psychologie du canton de Zurich Frank Urbaniok voit deux "motivations" dans l'engouement créé par cette recherche de volontaires. "Il est courant, depuis un certain temps, de rechercher des expériences extrêmes - le spectaculaire, l'inhabituel - quelque chose que vous n'avez jamais vécu auparavant. On l'observe également dans l'industrie des loisirs et du divertissement", décrypte-t-il.
Avant d'ajouter: "Il y a aussi la fascination pour le crime et les affaires criminelles." Selon lui, l'emprisonnement est "idéalisé". "Cette tendance s'observe également dans le traitement des affaires criminelles, par exemple, dans les polars. Ce sont souvent des personnalités éblouissantes. La réalité est beaucoup plus banale. Pour moi, la violence n'a rien de fascinant, rien de romantique. Ce n'est pas une critique sociale, un casse-tête ou un jeu."
SRF/vajo