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Zurich siffle la fin des appréciations et le retour des notes à l'école

Le Parlement zurichois a décidé d'inscrire l'obligation des notes dans la loi scolaire. [Keystone - Mélanie Duchêne]
Zurich siffle la fin des appréciations et le retour des notes à l'école / La Matinale / 1 min. / le 6 juillet 2022
Les écoliers recevront à nouveau des bulletins scolaires avec des notes dès la 2e année dans le canton de Zurich. Porté par le centre et la droite, le Grand Conseil a décidé d'abandonner les appréciations malgré l'avis des spécialistes.

Le Parlement zurichois a décidé d'inscrire l'obligation des notes dans la loi scolaire. C'en est donc fini des petits autocollants, gommettes de couleur ou autres appréciations destinées aux parents.

Si notes et appréciations cohabitent pour l'instant, la droite craint que l'air du temps ne fasse disparaître les premières. La directrice de l'Instruction publique, la centriste Silvia Steiner, s'est pourtant voulue rassurante en disant qu'il n'y avait aucune volonté de la part de son département d'enlever les notes des bulletins.

Mais pour le député PLR Marc Bourgeois, interrogé mercredi dans La Matinale de la RTS, il faut sauver les notes des lubies d'experts et de pédagogues. "Un mouvement se met en marche pour effacer complètement les notes, mais nous ne voulons pas cela", a-t-il expliqué. "On a demandé à plus de 2000 parents zurichois et 70% ont dit qu'ils voulaient garder les notes."

"Un point important pour l'économie"

Ce retour des notes serait un gage d'objectivité et de clarté, notamment pour les entreprises qui veulent recruter des jeunes.

"J'ai une petite entreprise et chaque année je reçois des jeunes [en quête d'une place d'apprentissage]. Pour moi, c'est très important d'avoir des notes pour voir s'ils sont bons en mathématiques ou dans les langues", a encore souligné Marc Bourgeois. "Naturellement cela ne suffit pas, il faut aussi des entretiens, mais c'est un point important pour l'économie."

"L'école devient un jouet politique"

Les avis sont tout autres à gauche. Ainsi Judith Stofer (Liste alternative) estime que l'on est en train de politiser l'école. "L'école devient un jouet, ou une balle, que l'on veut pour soi selon la sensibilité et la composition politique du Grand Conseil", a-t-elle relevé. Pour cette députée, "l'école doit être un système fiable, pour laquelle on prend des décisions fondées".

La décision zurichoise confirme en tout cas que l'école est bel et bien un enjeu politique et que la droite s'y intéresse de plus en plus.

C'est le cas aussi en Suisse romande. Depuis les dernières élections cantonales vaudoises, la majorité des départements de la Formation sont désormais en mains de la droite, qui pourrait y insuffler de nouvelles visions.

Delphine Gendre/oang

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