Plusieurs méthodes ont déjà été testées au Tessin pour freiner la propagation de l'Aedes albopictus, le nom scientifique du moustique tigre, et la transmission potentielle de virus dangereux. Mais elles ne suffisent pas, d'où cette nouvelle méthode complémentaire empruntée à l'agriculture pour combattre les parasites.
Le principe est simple et non polluant: il s'agit d'accoupler des femelles – ce sont elles seules qui piquent – avec des mâles stérilisés aux rayons X et teintés en rose afin de les reconnaître.
Réduire la population de trois quarts
Il y a quelques jours, entre 10'000 et 15'000 moustiques traités par un laboratoire spécialisé à Bologne ont été livrés par le professeur italien Romeo Bellini.
"L'objectif n'est pas d'éliminer le moustique tigre, ce serait trop ambitieux actuellement", a souligné ce chercheur dans une interview à la RSI: "Mais une réduction de 70% à 80% serait suffisante pour améliorer l'environnement et réduire le risque sanitaire."
"Le moustique va trouver le moustique"
Concrètement, il s'agit d'attraper les moustiques à l'aide de biocides. "Au Tessin on opère sur la phase aquatique, c'est plus propre et écologiquement mieux toléré", selon Eleonora Flacio, chercheuse auprès de l'Institut de microbiologie de la Haute école universitaire du Tessin.
Ensuite, "c'est le moustique qui va trouver le moustique, c'est-à-dire qu'il peut rentrer dans des endroits qui nous échappent. C'est une façon de fonctionner assez intéressante", a précisé cette grande spécialiste qui mène les opérations dans le canton.
L'expérience s'inscrit dans le cadre d'un projet international qui devait être financé par l'OMS, mais l'argent n'est jamais arrivé. Cette première étape menée au sud des Alpes sera financée par la ville de Bâle, qui souhaite soutenir le projet. Eleonora Flacio espère que plusieurs opérations hebdomadaires suivront en 2023, à condition de trouver les fonds nécessaires.
Nicole della Pietra/oang