Bâle-Ville inaugure ses premières caisses "à babillage" pour lutter contre la solitude
La "Plauderkasse" - la caisse à faire causette en français - a l'allure d'une caisse comme une autre, mais ici pas besoin de stresser. "Vous savez, quand vous payez en monnaie, et cherchez la pièce de cinq centimes, et que derrière vous ça réagit un peu...", raconte une femme parfois sous pression au moment de payer dans un supermarché.
A Bâle-Ville, qui a inauguré ses deux premières "caisses à babillage" au moins d'octobre, rien de tout cela donc. La clientèle peut faire un brin de causette avec la caissière ou le caissier, elle est même encouragée à le faire. Il faut dire que la solitude, qui affecte la santé psychique, touche de plus en plus de monde, et contrairement à ce que l'on pourrait croire, et des études récentes le confirment, la solitude ne touche pas que les aînés, comme l'explique Stefanie Naef de la fondation "Bâle plus saine", initiatrice du projet.
Solitude aussi des jeunes
"Cela me choque que des jeunes se sentent souvent très seuls, c'est vraiment alarmant", souligne-t-elle dans La Matinale. Mais le but de ces "Plauderkasse" est que des contacts permettent ensuite d'aller plus loin: "On espère que lorsque la confiance sera là, après une, deux, trois ou quatre visites à la "Plauderkasse", on connaîtra les envies, les demandes, les intérêts du client, pour pouvoir le réorienter vers des organisations déjà existantes pouvant améliorer sa vie sociale."
Pour l'instant, un supermarché Migros et une pharmacie participent à ce projet pilote de six mois financé par la fondation "Bâle plus saine" et le canton de Bâle-Ville. Le coût du projet est de 130'000 francs, pour donner ou redonner une dimension humaine à une simple caisse.
Le concept des caisses à bavardage est importé des Pays-Bas.
Sandra Zimmerli/fgn