A Bâle, un projet pilote transforme les sapins de Noël en charbon végétal
L'Epiphanie terminée, les sapins de Noël finissent généralement sur les trottoirs avant d'être éliminés, ou au mieux compostés. Mais à Bâle un projet pilote les transforme en charbon végétal et, au Tessin, en pouponnières pour les poissons.
Dégarni de ses guirlandes, bougies et autres paillettes, le sapin de Noël n'a pas encore fini de déployer toute sa magie. Son bois est une matière première précieuse. A Bâle, elle est récupérée dans dix points de collecte pour en faire du charbon végétal.
En un jour, jusqu'à 400 kilos de bois peuvent être ainsi récoltés. Soit une cinquantaine de sapins. Le bois est d'abord découpé en petits morceaux avant d'être carbonisé à 800 degrés. Le résultat est un produit d'épandage très riche en carbone qui absorbe les nutriments comme une éponge et sert de milieu naturel aux micro-organismes.
Pas de CO2 dans l'atmosphère
"Contrairement au bois, le charbon végétal ne se décompose pas lorsqu'il se trouve sur le sol ou qu'il est brûlé, indique Philipp Vögelin, chef de projet charbon végétal aux services industriels de Bâle-Ville, samedi dans le 19h30 de la RTS. Cela signifie qu'il reste stable dans le sol pendant des siècles, et que le CO2 ne s'échappe pas dans l'atmosphère."
Selon l'institut Agroscope, l'apport de charbon végétal pourrait avoir une influence sur le cycle des nutriments dans le sol, dont l'azote, et améliorer sa capacité de rétention de l'eau. "Il serait illusoire de vouloir compenser tout ce que nous émettons avec le charbon végétal", nuance Nils Appenzeller, expert en charbon végétal à la Fondation Ökozentrum.
Et d'ajouter: "Si nous prenons un exemple simple: la fondue chinoise dégustée au Réveillon. Pour compenser quatre portions, les services industriels bâlois devraient transformer non pas un, mais quatre sapins par foyer en charbon végétal."
Des pouponnières pour poissons
Autre façon de recycler les sapins de Noël au Tessin, où les conifères sont récoltés par des sociétés de pêcheurs. Elles les immergent dans les profondeurs du lac Majeur et du lac Ceresio pour favoriser la reproduction des perches, notamment.
La pratique, bien ancrée au sein de la population tessinoise, permet chaque année de récupérer des centaines de sapins.
>> Les explications dans le 12h30 :
![Des poubelles et des sapins de Noël abandonnés à Lausanne. [Depositphotos - HeyingPhoto]](https://img.rts.ch/articles/2022/image/5jamgj-25875985.image?w=960&h=384)
Depositphotos - HeyingPhoto Sujet radio et TV: Nicole Della Pietra et Cecilia Mendoza/vajo
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