Des logements se louent à prix d'or pendant le Forum de Davos
Pendant le Forum économique de Davos, les prix des hébergements peuvent atteindre des sommets dans la station grisonne où se pressent durant une semaine près de 3000 personnes. Certains hôteliers vont jusqu'à décupler leurs tarifs.
Tous les hôtels de la région affichent complets à la veille du début, lundi, du 53e Forum économique mondial de Davos, le WEF, la rencontre non gouvernementale la plus importante du monde. Et cette année, tout est presque comme avant la pandémie.
Une foule de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus dans la station grisonne. C'est une manne financière non négligeable pour la région, avec de nombreux clients prêts à payer. Certains n'hésitent pas à abuser.
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Prix multipliés par dix
Le 19h30 a ainsi pu visiter dimanche un hôtel 3 étoiles où quatre nuits durant le WEF reviennent à 10'800 francs pour des chambres au confort plutôt spartiate, soit 2700 francs par nuit. C'est dix fois plus que le tarif habituel de l'établissement.
La chambre la plus chère, une suite équipée de six lits et une cuisine, revient à 45'000 francs la semaine. Les clients? "On a de tout. Du chauffeur à son excellence de Dubaï", répond Peter Hofer, le directeur de l'hôtel à la RTS, qui n'a aucun scrupule à pratiquer de tels tarifs.
Nous ne prenons pas l'argent à des pauvres. Nous le prenons à des compagnies qui font du profit sur notre dos, à travers le monde
Menace de quitter Davos
Face à ces prix exorbitants pratiqués par les hôteliers, le patron du WEF, Klaus Schwab, avait menacé en 2019 de quitter Davos.
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Depuis, le message a été reçu par la plupart des établissements de la station grisonne. La semaine prochaine, beaucoup se contenteront ainsi de majorer leurs tarifs de 30%, maximum.
"Après 2019, avec les hôteliers on s'est dit: 'Hé, si on n'entend pas le message, si on fait monter les prix de manière démesurée, alors le WEF s'en ira et nous n'aurons plus rien'", confirme Tamara Henderson, directrice de l'association Hotel Gastro Davos.
Autorités impuissantes
A Davos, durant le WEF, ce sont désormais surtout les particuliers qui font exploser les prix de l'hébergement. Sur la plateforme internet Airbnb, certains proposent leur logement jusqu'à 17'000 francs la nuit.
Face à ces tarifs absurdes, les autorités communales sont impuissantes. "Ce n'est pas un groupe organisé. On ne peut pas aller directement vers les propriétaires", explique le maire de Davos Philipp Wilhelm. "On a toutefois introduit une obligation d'inscription et d'annonce. Cela pour s'assurer que, pour de tels hébergements, les taxes de séjour soient payées", précise-t-il.
A Davos, durant le WEF, l'argent comme la neige n'est pas près de s'arrêter de tomber.
Julien Guillaume/jgal
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Une première manifestation à Davos dimanche
Avant même l'ouverture officielle du Forum économique mondial, quelque 300 manifestants de la Jeunesse socialiste suisse et de l'association Strike WEF ont manifesté sur la place de la Poste à Davos sous le slogan "Tax the Rich, save the Climate". Ils ont notamment réclamé une taxe climatique pour les super-riches. Des activistes de la ville allemande de Lützerath et de Greenpeace se sont également joints à eux.
Le président de la Jeunesse socialiste Nicola Siegrist a déclaré vouloir financer une politique climatique sociale avec les recettes de l'impôt sur le climat. "Les riches doivent payer, car ce sont eux qui profitent le plus du système qui a provoqué la crise climatique", a-t-il déclaré.
Les participants ont également demandé l'annulation de la dette des pays du Sud. Les dettes de ces pays les empêchent de réaliser les investissements nécessaires pour contrer la crise climatique et décarboner leur économie, ont souligné les manifestants.
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