Ce dimanche, les Zurichoises et les Zurichois renouvellent leurs autorités cantonales. Traditionnellement, ce scrutin est considéré comme LE grand test avant les élections fédérales, qui se tiendront cet automne. L’enjeu, cette année, est le maintien ou non de la majorité “climatique” de centre-gauche au Grand Conseil. Au gouvernement, tous les conseillers d’Etat se représentent, mais plusieurs d’entre eux peuvent craindre pour leur réélection. Deux partis - le PS et le PLR - comptent bien bouleverser l’équilibre actuel.
Au gouvernement, deux sortantes en difficulté
Les sept conseillers d’Etat sortants briguent un nouveau mandat. Les jeux sont pourtant loin d’être faits et plusieurs ministres pourraient être évincés du gouvernement, au premier rang desquels Jacqueline Fehr (PS) et Silvia Steiner (Le Centre). La socialiste est fragilisée à la suite d’une fuite de données dans son département. La fuite date d’avant sa prise de fonction, mais la droite lui reproche un manque de transparence dans cette affaire révélée récemment. En charge de l’Education, la centriste pourrait quant à elle faire les frais des problèmes de pénurie d’enseignants dans le canton.
Par ailleurs, deux partis veulent à tout prix améliorer leur représentation au gouvernement. Les socialistes misent sur la conseillère nationale Priska Seiler Graf pour reconquérir un deuxième siège. Il ne dispose plus que d’un élu au Conseil d’Etat après que le très populaire ministre de la Sécurité Mario Fehr, en conflit avec la direction du parti, a quitté le PS en juin 2021. Les libéraux-radicaux, de leur côté, souhaitent reprendre la place égarée il y a quatre ans au profit des Verts. Pour ce faire, ils parient sur Peter Grünenfelder, le directeur du “think tank” libéral Avenir Suisse.
Selon les enquêtes d’opinion réalisées pour la NZZ et le Tages-Anzeiger, l’indépendant Mario Fehr et les deux UDC Natalie Rickli et Ernst Stocker devraient être reconduits sans problème. Quatrième des sondages, l’écologiste Martin Neukom est lui aussi bien parti. La réélection des trois autres sortantes n’est en revanche pas totalement assurée. L’institut Sotomo place ainsi la socialiste Priska Seiler Graf à égalité avec la centriste Silvia Steiner. Le PLR Peter Grünenfelder ainsi que le candidat vert’libéral Benno Scherrer semblent pour leur part distancés.
Au Parlement, la majorité “climatique” menacée
Actuellement, l’UDC est le parti le plus fort au Grand Conseil zurichois avec 44 députés, devant le PS (34), le PLR (29), le Parti vert’libéral (24) et les Verts (20). Le Centre (9), le PEV (8), la gauche alternative (6), l'UDF (3) et le PCS (1) sont également représentés. En outre, deux députés siègent sans étiquette. L’intérêt principal des élections du 12 février réside dans le maintien ou non de la majorité de l’”Alliance climatique”, qui regroupe la gauche, les vert’libéraux et le Parti évangélique.
Cette majorité est menacée, selon les sondages publiés par la NZZ et le Tages-Anzeiger. Les deux camps sont dans un mouchoir de poche. Les Vert’libéraux et, dans une moindre mesure, la gauche alternative pourraient certes encore progresser par rapport à 2019, mais les socialistes et les Verts sont en nette perte de vitesse, tandis que le PEV reste stable. Côté bourgeois, Le Centre et le PLR sont tous deux donnés gagnants, alors que l’UDC perdrait quelques plumes.