Il y a 60 ans gelait pour la dernière fois un grand lac en Suisse

Entre le 12 janvier et le 7 février 1963, la température minimale journalière à Zurich était régulièrement descendue entre -12 et -17 degrés avec une température maximale journalière le plus souvent de plusieurs degrés en dessous de zéro, détaille Météosuisse.

Conséquence, une couche de glace a commencé à se former sur le lac de Zurich à la mi-janvier 1963 près de Rapperswil, à l'extrémité sud du lac. Le 24 janvier, avec le gel de la rade de Zurich, c'est l'entier du lac qui était recouvert de glace. Une semaine plus tard, le 1er février, le public avait obtenu l'autorisation d'y marcher et d'y patiner.

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"La couche de glace du lac de Zurich est restée praticable jusqu'au 7 mars 1963, avec de brèves interruptions. Par la suite, la température minimale journalière est repassée au-dessus de zéro dans la région de Zurich. Les 26 et 27 mars 1963, la moitié inférieure du lac fut libérée de la glace en l'espace de deux jours par un fort vent du sud", écrit Météosuisse sur son blog.

De moins en moins de lacs gelés

Appelé "Seegfrörni" en suisse-allemand, le gel complet du lac était dû à un afflux continu d'air polaire glacial du nord. Ce phénomène devient toutefois de plus en plus rare. L'année 1963 marque d'ailleurs le dernier gel d'un grand lac suisse. Celui de Bienne a encore parfois été recouvert entièrement de glace jusqu'au début des années 1970, mais ensuite, plus rien.

"Avec l'augmentation des températures, les chances que la surface du lac gèle se réduisent progressivement, parce que les températures des eaux du lac suivent assez exactement celles de l'atmosphère", détaillait la climatologue Martine Rebetez dans un reportage de Couleurs Locales en 2021.

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Peut-il encore y avoir des gels de grands lacs dans les années à venir? "La profondeur est un critère majeur. Or, les possibilités que le lac Léman, par exemple, gèle avec ses 300 mètres de profondeur n'existent pas vraiment", nuançait Martine Rebetez.

Et même les plus petits lacs habitués du gel, comme le lac de Joux, celui des Taillières (lire encadré) ou le lac Noir, risquent de moins en moins de se recouvrir entièrement de glace à l'avenir. "C'est un phénomène progressif. Jusqu'en 2050, les lacs moins profonds continueront à geler de temps en temps. Mais après 2050, ça deviendra vraiment très rare", concluait la climatologue.

Victorien Kissling