Jamais autant de monde n'avait assisté à l'ouverture du carnaval à Lucerne dans l'histoire récente, selon les estimations de la police. L'an dernier, ils étaient encore 16'000, alors que les dernières restrictions liées au Covid-19 étaient encore en vigueur.
Figure traditionnelle du carnaval de Lucerne, la famille Fritschi a été accueillie par la foule sur les quais du lac, à bord de son embarcation. Le cortège s'est ensuite déplacé sur la place de la Chapelle, où le "big-bang" symbolisant le début de la fête a retenti sous une pluie de confettis réalisés avec 300 annuaires téléphoniques.
Malgré la foule record, les forces de l'ordre ne signale encore aucune intervention, a précisé un porte-parole de la police lucernoise. Jeudi à l'aube, elles n'ont guère eu affaire à des personnes alcoolisées.
Un carnaval thématique de renom
Les sujets illustrés par les cliques du carnaval pour le début des festivités ont tourné autour de la crise climatique et du conflit opposant les propriétaires du FC Lucerne. D'autres thèmes seront présentés l'après-midi sous le soleil lors du premier cortège du carnaval, composé de 46 groupes. D'autres grands cortèges sont prévus d'ici à la fin des festivités, mardi soir.
Le carnaval de Lucerne est le deuxième plus grand de Suisse et le plus important parmi les cantons catholiques. Le plus grand carnaval du pays s'ouvre dans une dizaine de jours à Bâle.
Bientôt inscrit à l'Unesco ?
Parmi les hôtes d'honneur du carnaval lucernois, le maître d'une corporation de bouchers de Bâle s'est dit impressionné par le "big-bang". Andreas Brütsch a qualifié l'évènement de "chaotique au sens positif du terme". Il a estimé que l'atmosphère de la diane lucernoise était "bien plus vivante" que le "Morgestraich" qui ouvre les feux du carnaval de Bâle.
Lucerne souhaite faire inscrire son carnaval au patrimoine immatériel de l'Unesco, comme l'a fait Bâle il y a quelques années. "C'est justifié", concède Andreas Brütsch, "compte tenu de la tradition ancienne et des spécificités du carnaval de Lucerne".
Le reste du pays aussi aux couleurs de fête
Le carnaval a aussi repris ses droits dans d'autres cantons catholiques. A Soleure, des milliers de personnes ont défilé à l'aube en chemise de nuit et coiffées d'un bonnet à pompon dans les rues de la ville pour la traditionnelle "Chesslete".
A Monthey, en Valais, les festivités ont débuté dans l'après-midi avec le cortège des enfants de La Castalie. Cette année, le plus ancien carnaval du canton promet une "Monstre" fête pour célébrer au passage les 150 ans de la manifestation. Dimanche, chars et "guggenmusik" défileront lors du fameux grand cortège particulièrement étoffé cette année, précisent les organisateurs.
A Sion, c'est en fin de journée que les premiers groupes de musique donneront le ton avant que le président ne remette les clés de la ville au carnaval. La 47e édition de la manifestation se fera sous le thème "Pôoo... Sion Magique". Brigue, elle, devient durant quelques jours la Mecque du carnaval, en se métamorphosant en kasbah.
Dans le Lötschental, les "Tschäggättä" - drôles de monstres aux masques menaçants - battent la campagne, tandis qu'à Evolène, les empaillés et les peluches hantent la vallée.
Ce jeudi a également marqué le début du carnaval à St-Gall et dans une partie du Tessin. Les festivités s'achèvent mercredi prochain au petit matin.
ats/juma