"Je ne comprends pas une telle décision, où on ne nous laisse aucune chance. Je pense que les personnes qui vont être installées ici ne seraient pas d'accord non plus", témoigne l'une des locataires, mardi dans le 12h45 de la RTS.
Le Conseil municipal s'est dit "profondément choqué" par la démarche du canton et du bailleur et indique qu'il s'"oppose avec véhémence à l'expulsion" de ces personnes pour la fin juin. "On ne nous a pas consultés. C'est une décision que je n'apprécie pas. Ce n'est pas une façon adéquate de communiquer. Mais notre porte est ouverte et nous espérons pouvoir encore dialoguer avec le canton", réagit Heidi Ammon, présidente de commune de Windisch.
"S'engager par tous les moyens"
Dans sa prise de position, l'exécutif municipal craint qu'il sera difficile, voire impossible de trouver un logement dans le segment des prix bas, en particulier pour les personnes qui se trouvent déjà dans une situation financière tendue. Windisch, voisine de la ville de Brugg, compte quelque 8000 habitants. La proportion d'étrangers y est de 29,7%.
La commune veut "s'engager par tous les moyens pour que les locataires puissent rester dans leurs logements". Le Conseil municipal attend du canton qu'il renonce à louer des logements dans les immeubles concernés.
Selon les informations de SRF, les immeubles appartiennent à une société anonyme active dans la gestion d'immeubles et d'appartements dont le siège est à Wollerau, dans le canton de Schwyz.
Le canton se défend
Contacté lundi soir, le Département de la santé et des affaires sociales du canton d'Argovie a indiqué qu'il s'agissait d'une "location régulière de deux anciens immeubles dont l'assainissement est imminent et non d'une réquisition".
"Cela signifie qu'il ne s'agit pas d'une résiliation pour besoins propres et donc que les locataires ont toutes les raisons de pouvoir se défendre", estime Alessia Dedual, experte en droit du bail.
Le Service social cantonal (SSC) a confirmé avoir reçu mercredi une lettre du conseil communal de Windisch. Il répondra dans les prochains jours. Le SSC ne souhaite pas régler les différends existants par le biais des médias. Le public sera informé du contenu de sa réponse une fois qu'il aura répondu à la commune.
ats/vajo