Après 36 ans sous la Coupole, dont trois législatures aux États, Paul Rechsteiner a tiré sa révérence à la fin de l'année dernière. L’ancien président de l'Union syndicale Suisse a marqué de son empreinte les débats parlementaires. Pour lui succéder, quatre conseillères nationales d’envergure sont candidates.
Il y a d’abord la favorite, l’UDC Esther Friedli, en tête dans les sondages. Celle que certains voyaient succéder à Ueli Maurer au gouvernement est cheffe de campagne du parti pour les fédérales. Elle pourra aussi compter sur le réseau de son compagnon, l'ancien président de l'UDC Toni Brunner.
De son côté, le PLR présente l'avocate Susanne Vincenz-Stauffacher. Le profil féministe et social de la présidente des Femmes PLR peut lui permettre de ratisser au-delà de son parti.
A gauche, le PS mise sur Barbara Gysi pour garder son siège. La plus expérimentée des candidates préside l'union syndicale cantonale.
Enfin, benjamine des candidates, la verte Franziska Ryser se lance à l’assaut des Etats à seulement 31 ans. Ingénieure, docteure à l’EPFZ et présidente du Conseil d’administration de l'entreprise familiale, l’écologiste fait un début de carrière politique très remarqué à Berne.
Test important pour la gauche
En cette année électorale, le résultat sera particulièrement scruté par les partis. Il s'agit de l’un des derniers tests avant le grand rendez-vous d’octobre. Le PS et les Verts suivront notamment cette élection avec beaucoup d'attention.
Les deux formations sont en effet en danger au Conseil des Etats. Pour avoir un groupe parlementaire à Berne - élément crucial pour peser sur la politique fédérale - il faut un minimum de cinq sièges. Les Verts ont atteint ce seuil à la Chambre haute pour la première fois en 2019. Mais plusieurs de ses fauteuils sont en danger.
Même constat chez les socialistes. De 12 sièges en 2015, le PS n’en compte plus que 8. Or en octobre, plusieurs gros poids lourds du parti ne se représentent pas. Sans compter le départ d'Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral, et la possible élection de Marina Carobbio au gouvernement tessinois.
Pour les deux formations de gauche, gagner à Saint-Gall serait une grande victoire, et même un exploit dans ce canton fortement ancré à droite.
Valentin Emery/asch