Alain de Raemy, pas assez tessinois pour être à la tête du diocèse de Lugano?
Alain de Raemy est en quelque sorte un "intérimaire épiscopal" depuis octobre dernier, suite au départ inattendu de l'évêque de Lugano Valerio Lazzeri pour cause d'épuisement. L'annonce avait été faite lors d'une conférence de presse mémorable au cours de laquelle le Tessinois avait avoué qu'il ne tiendrait pas un seul jour de plus.
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Officiellement, Monseigneur de Raemy occupe le poste d'administrateur apostolique du diocèse de Lugano, mais pas la fonction d'évêque, ce que regrettent de nombreux fidèles. Très rapidement, Alain de Raemy a conquis les Tessinois. Son empathie, son humour et son excellent italien ont séduit ses ouailles et même au-delà.
Clause de 1968
Une clause contenue dans un accord de 1968, conclu entre le Conseil fédéral et le Vatican, prévoit néanmoins que l'évêque de Lugano doit obligatoirement être d'origine tessinoise et doit détenir le droit de bourgeoisie du canton. Les origines de ladite clause remontent à 1888 avec le détachement du Tessin du diocèse de Bâle.
De nombreuses personnes au sud des Alpes estiment cette clause anachronique. Ils font valoir qu'au Vatican, les derniers papes étaient Polonais, Allemand ou encore Argentin.
Lancement d'une pétition
Une pétition a été lancée afin de faire supprimer cette restriction pour les ecclésiastiques qui ne posséderaient pas l'indigénat cantonal et qui, partant, garantirait au Saint Père une totale liberté de choix dans la nomination de l'évêque de Lugano.
Cette pétition, qui a récolté à ce jour près de 1500 signatures, doit être remise samedi, le 11 mars, au chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis, ainsi qu'au nonce apostolique à Berne, Martin Krebs.
Nicole della Pietra/asch