Le Gothard pourrait se doter d'un système de réservation pour réguler le trafic routier
Le législatif uranais a approuvé la motion d'un député libéral-radical à l'unanimité des 59 parlementaires présents. Le Conseil d'Etat doit désormais préparer une initiative du canton, à soumettre aux députés, avant qu'elle ne puisse être transmise aux Chambres fédérales.
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Trafic régulièrement trop dense
La surcharge du trafic routier est une constante sur l'axe du Gothard, a déploré le député Ludwig Loretz (PLR). Et comme beaucoup d'automobilistes s'engagent sur la route cantonale pour éviter les bouchons sur l'A2, le réseau routier cantonal est engorgé à son tour, ce qui péjore l'accès aux villages uranais.
Le texte approuvé mercredi exige une meilleure gestion du trafic passant par le tunnel du Gothard. Elle réclame aussi une exploitation des jonctions autoroutières, permettant d'éviter l'engorgement des routes cantonales. A moyen terme, la motion souhaite introduire un système de réservation numérique de fenêtres horaires pour emprunter le tunnel du Gothard avec une priorité par rapport aux véhicules n'ayant pas réservé.
Bénéfique aussi pour la population
La population a soutenu ces revendications à travers une pétition. Il en va aussi de la mauvaise qualité de l'air et des nuisances sonores qu'elle endure, a rappelé le motionnaire. Un député socialiste a rappelé, en outre, que le trafic nord-sud des marchandises devait être acheminé par voie ferroviaire en priorité, comme l'exige l'Initiative des Alpes approuvée par le peuple suisse en 1994.
Durant le week-end pascal, la police uranaise a fermé, à titre d'essai, les jonctions autoroutières de Göschenen, Wassen et Amsteg, dès la formation de bouchons devant l'entrée nord du tunnel du Gothard. L'hôtellerie et la restauration auraient toutefois souffert de cette mesure, de même que les relations économiques avec le nord du Tessin. Elle aurait cependant soulagé la population uranaise, a souligné le ministre de la sécurité Dimitri Moretti (PS).
Pour Isabelle Pasquier-Eichenberger, conseillère nationale verte et membre de l'Association transport et environnement, ce texte illustre surtout la détresse des habitants du canton d'Uri.
"Ce que je trouve intéressant c'est qu'on voit qu'une population est directement concernée et qu'elle étouffe face à la pollution. Ce qu'elle demande, c'est que ça soit aux politiques de gérer cette problématique. Dans ce sens-là, je trouve que c'est intéressant, car ça nous montre qu'il faut saisir le problème à sa source et pas trouver des solutions comme élargir les autoroutes qui ne réduit rien, car plus on élargit les routes plus on encourage les gens à prendre la voiture."
ats/juma