Actuellement, la zone rocheuse qui doit s'effondrer en direction du village dans les jours ou semaines à venir bouge à raison de 20 cm par jour, a expliqué le directeur du système d'alerte préventive, Stefan Schneider, aux médias réunis mercredi à Coire. "Les précipitations de pluie actuelles sont un facteur accélérant, mais pas le vecteur principal", a-t-il ajouté.
Cinq géologues sur le qui-vive
Stefan Schneider dirige une équipe de cinq géologues - quatre hommes et une femme - sur le qui-vive. Ces spécialistes analysent les données livrées par quatre systèmes de surveillance. "Ce sont des maths, à la base, mais il faut aussi remettre en question les résultats de manière critique", explique le responsable.
Toute l'attention des géologues est portée sur la manière dont le glissement de la roche s'accélère. Si cette vitesse augmente de manière exponentielle, leur observation redouble d'intensité.
Quatre différentes technologies
Les quatre systèmes de surveillance sont basés sur quatre différentes technologies. Un radar géologique surveille le glissement de l'ensemble de la montagne. Un tachymètre installé dans le village mesure les mouvements de points de réflexion installés dans la pente rocheuse. D'autres données sont livrées par des stations GPS. Enfin, deux caméras à haute définition sont braquées sur la pente.
De plus, la route passant sous la zone d'éboulement est équipée d'un radar. Celui-ci permet de fermer cet axe automatiquement au trafic. Il s'agit de la seule mesure automatisée en lien avec l'évènement naturel attendu à Brienz. Les autres décisions sont prises par des êtres humains, souligne Stefan Schneider, des géologues à l'état-major de la commune d'Albula, en passant par les spécialistes du canton.
Dans trois à vingt jours
Selon les prévisions, l'éboulement est attendu dans trois à 20 jours. Près de deux millions de mètres cubes de roche - un volume équivalant à 2000 maisons individuelles - devraient s'effondrer. Le scénario le plus probable prévoit un effondrement progressif sans grand danger, le moins probable un effondrement compact qui détruirait une partie du village.
"Pour l’instant, nous partons du principe qu'à un moment donné, il y aura une grande rupture de la paroi, car la vitesse du glissement continue d’accélérer: 20 centimètres par jour, environ", précise Stefan Schneider dans le 19h30 de la RTS.
Juste avant l'éboulement, la ligne ferroviaire de l'Albula et la route cantonale, qui passent en aval du village, seront fermées au trafic. La vallée de l'Albula ne deviendra alors plus accessible qu'en passant par Davos (GR) ou par l'Engadine.
cab avec ats