Des volontaires du Tessin accourent en Italie pour aider les victimes des inondations
Surnommés par les médias italiens "Angeli del fango", les anges de la boue, des Tessinois armés de pelles et de balais sont venus prêter main forte pour déblayer les rues, les maisons et les nombreux commerces ensevelis sous l’eau et la vase. Jeudi, une quinzaine de membres de l’association Emiliano-Romagnola au Tessin, sont partis à leur tour pour Bologne, également durement touchée par les inondations.
Même si la situation semble se stabiliser, près de 20’000 personnes ont du être évacuées et relogées dans des refuges temporaires. Habitants et services de voirie étaient à pied d'oeuvre pour nettoyer maisons, commerces et rues envahis de boue et de débris, et des axes routiers qui avaient été submergés ou emportés étaient de nouveau ouverts à la circulation.
Milliards d'euros de dégâts
Les dégâts matériels se chiffrent en milliards d'euros. Une nouvelle catastrophe pour la région dévastée en 2012 par un séisme, puis il y a deux semaines par de premières inondations. "Ce que nous vivons, c'est un nouveau tremblement de terre", a déploré vendredi matin à la télévision le président de la région, Stefano Bonaccini.
Plus de 5000 exploitations agricoles de l'Emilie-Romagne, considérée comme "le verger de l'Italie", ont fini sous l"eau. Les maraîchages, les champs de céréales ont été recouverts de boue. Et sur la riviera romagnole, au bord de l'Adriatique, de nombreuses plages ont été submergées.
Giorgia Meloni qui se trouve à l'étranger pour le G7 d'Hiroshima a annoncé un conseil des ministres extraordinaire mardi prochain. Déjà 20 millions d'euros ont été débloqué en urgence et le gouvernement prévoit des mesures fiscales pour aider les familles et les entreprises.
Nécessité d'indemnisations
"Nous reconstruirons tout. Mais la filière agroalimentaire et maraîchère a besoin d'être indemnisée à 100%. Nous avons eu la sécheresse, le gel, et maintenant ces inondations dramatiques", a rappelé Stefano Bonaccini. "S'agissant du tourisme, heureusement la côte [adriatique, à l'est] est moins concernée", a-t-il ajouté.
Pour le prix Nobel de physique italien Giorgio Parisi, ces inondations sont à mettre sur le compte "du changement climatique, de l'augmentation des températures" et "nous devons nous y habituer". "Il faut une vraie transition énergétique", a-t-il estimé dans un entretien au Corriere della Sera.
Sujet radio: Nicole della Pietra
Adaptation web: Raphaël Dubois avec ats