Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre le moustique tigre, le Tessin teste une nouvelle méthode pour combattre la prolifération de ces insectes vecteurs de graves maladies tropicales, comme la dengue ou le Zika. Il s'agit de relâcher dans la nature des mâles stérilisés, qui s'accoupleront avec des femelles mais sans engendrer de progéniture.
Les premiers résultats sont encourageants dans la commune test de Morcote: "Nous constatons que dans la commune où nous n'avons pas lâché ces mâles stériles, les femelles augmentent de façon exponentielle. Alors qu'ici, à Morcote, elles diminuent. Il y a trois fois moins de femelles que dans l'autre commune", a expliqué samedi dans le 12h45 de la RTS Diego Parrondo Monton, collaborateur scientifique à l'Institut de microbiologie SUPSI.
Chaque semaine, les chercheurs relâchent plus de 150'000 mâles stérilisés dans la zone. "Cette technique évite le rejet de produits chimiques ou de biocides dans l'environnement. Il n'y a jamais eu d'effets négatifs constatés avec cette technique", a de son côté relevé Eleonora Flacio, cheffe du service d'écologie vectorielle.
Stérilisation sans dommage
Près de Bologne (Italie) se trouve l'un des deux centres européens dédiés à l'élevage de moustiques tigres. Les mâles sont irradiés au rayon X pour détruire leur appareil reproducteur.
"La stérilisation se fait sans dommage somatique. Il est important de pouvoir rendre les mâles stériles mais capables de se disperser sur le territoire pour qu'ils s'accouplent avec les femelles vierges", a indiqué Romeo Bellini, entomologiste au Centre Agricultura Ambiente.
Le projet expérimental va se poursuivre ces prochains mois au Tessin. S'il est efficace, il pourrait être étendu à d'autres régions de Suisse.
Sujet TV: Julien Guillaume avec RSI
Adaptation web: lan