Des inondations dans l'est de la Suisse, de la neige dans les stations
Après la canicule, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans certaines régions de Suisse, notamment sur le Rhin dans l'est du pays. Des routes ont été fermées et des pollutions de l'eau potable constatées. Avec l'arrivée de l'hiver dans les Alpes, plusieurs cols ont été fermés.
Dans la vallée du Rhin saint-galloise, le fleuve est sorti de son lit et a inondé le lit majeur entre les digues. Le pic a toutefois déjà été atteint dans l'après-midi, a expliqué Ralph Dietsche, porte-parole de la régulation du Rhin. Un pic à 2000 mètres cubes par seconde a été mesuré à la station de mesure de Diepoldsau (SG).
Cela relève d'un événement qui ne se produit qu'une fois tous les deux ans, a ajouté le porte-parole. Ce n'est toutefois pas considéré comme alarmant. La capacité du lit du Rhin est de 3100 mètres cubes d'eau par seconde. Les chambres de terrain qui se situent entre le lit du fleuve et les digues extérieures sont prévues pour absorber les situations de crue.
La protection civile a été convoquée. Jusqu'à présent, les zones habitées n'ont pas été touchées par les crues du Rhin. Selon l'organisation Internationale Rheinregulierung (régulation internationale du Rhin), aucun dommage n'a été enregistré.
Les pompiers grisons très sollicités
Les pluies persistantes de la nuit de dimanche à lundi ont provoqué quelques dégâts modérés dans le canton de Saint-Gall. Au total, les pompiers ont été appelés à 14 reprises, a indiqué lundi la police cantonale. Les interventions pour cause d'inondations et d'arbres tombés ont été les plus nombreuses.
Après la Sitter, le canton de Thurgovie a étendu lundi son alerte aux crues de la Thur, qui concerne le lit majeur de la rivière de Frauenfeld à Bischofszell.
Dans les Grisons, les pompiers et les services communaux ont aussi lutté contre les intempéries. Des dégâts ont été signalés après les pluies du week-end. De manière générale, la situation s'est toutefois sensiblement détendue lundi. En Haute-Engadine, les pompiers et le service des travaux publics ont été fortement sollicités par les crues de l'Inn et de divers ruisseaux.
Les dommages signalés dans le canton sont majoritairement mineurs, et concernent notamment des caves et des jardins inondés. Parmi les interventions plus importantes, figure la vidange partielle du lac du barrage de Sufner dimanche, afin d'éviter son débordement. De plus, l'A13 près d'Andeer a été protégée d'une inondation par des sacs de sable.
Pollution et route fermée au Tessin
Depuis vendredi soir déjà, le Tessin est frappé par des intempéries. Selon SRF Meteo, 300,5 millimètres de pluie par mètre carré sont tombés à Biasca en 48 heures durant le week-end. Jusqu'à lundi midi, une alerte aux intempéries était toujours en vigueur dans le sud du canton.
La route cantonale menant au Val Blenio est fermée depuis lundi matin en raison du risque d'inondation. Selon les informations de la police cantonale tessinoise, le ruisseau Legiuna a menacé de sortir de son lit. C'est pourquoi la route cantonale a été fermée à partir du quartier de Loderio, qui appartient à Biasca.
![A Tegna, au-dessus de Locarno, un gros rocher a détruit une voiture alors que des intempéries s'abattent sur la région le dimanche 27 août. [KEYSTONE - SAMUEL GOLAY]](https://img.rts.ch/info/regions/autres-cantons/2023/image/d7i0xe-27653272.image?mw=1280 "A Tegna, au-dessus de Locarno, un gros rocher a détruit une voiture alors que des intempéries s'abattent sur la région le dimanche 27 août. [KEYSTONE - SAMUEL GOLAY]")
Après Brissago, Bodio et Maggia, l'eau potable a également été polluée dans certaines parties de Bellinzona, la capitale du canton du Tessin. Alertswiss a mis en garde contre des pollutions microbiologiques à Moleno et Preonzo.
Selon MétéoSuisse, le front orageux et pluvieux s'est peu à peu affaibli dans le courant de la journée. Il faut s'attendre jusqu'à mardi matin à des sommes de précipitations importantes avec un risque d'inondations, de laves torrentielles et de glissements de terrain, surtout dans le sud ainsi que dans les régions limitrophes au nord. Mardi, des précipitations sont encore attendues, mais en quantité moins importante.
>> Voir quelques images des inondations à Biasca :
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juma/lan avec ats
Publié
Plusieurs cols alpins fermés
La neige a également célébré un retour inattendu dans les Alpes, par exemple à Zermatt (VS), à 1638 mètres, où, selon MétéoSuisse, "la température a marqué un recul drastique en quatre jours", passant de 31,2 degrés jeudi à 0,5 degré lundi. "La limite pluieeige se situe entre 2000 et 2400 mètres dans le reste des Alpes suisses", a précisé l'agence météorologique.
Les cols alpins de la Furka, du Susten, du Grimsel, du Gothard, du Simplon et du Nufenen ont été fermés lundi en raison des fortes précipitations de ces derniers jours, ont fait savoir le TCS, la direction des travaux publics du canton d'Uri et la police cantonale tessinoise. Une réévaluation de la situation aura lieu mardi matin.
![Le retour de la neige surprend tout le monde, ici à la Petite Scheidegg, dans les Alpes bernoises. [Keystone - Peter Schneider]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/r05igc-27653271.image?mw=1280 "Le retour de la neige surprend tout le monde, ici à la Petite Scheidegg, dans les Alpes bernoises. [Keystone - Peter Schneider]")
Le col du Splügen et le col de l'Umbrail sont aussi fermés en raison de plusieurs coulées de boue ou de menaces d'éboulement.
Des pluies "bénéfiques" pour le niveau d'eau
Frédéric Jordan, hydrologue et directeur d'Hydrique Ingénieurs, a affirmé dans Forum que ces précipitations permettent de contrer le manque d'eau auquel la Suisse a fait face pendant la période de sécheresse qui a précédé.
"En période de sécheresse, les glaciers nous donnent l'eau qu'ils ont emmagasinée et donc ils nous protègent contre le manque d'eau. Et pendant les fortes crues, ils nous protègent aussi grâce à leur capacité de rétention."
"Les précipitations ne sont pas si extrêmes que ça au niveau régional, ce qui crée donc un certain rattrapage. C'est évidemment favorable au remplissage des nappes. Les barrages permettent eux aussi de récupérer cet afflux d'eau", a ajouté l'hydrologue.
Fortes précipitations mais pas extrêmes et pas anormales
Frédéric Jordan a également rappelé que ces intempéries sont des "situations classiques en fin d'été. Ce n'est pas la première fois" qu'il y en a de cette ampleur.
L'hydrologue a donné l'exemple d'une région située près de l'embouchure du Rhin dans le lac de Constance qui a connu un débit de 2400 m3/secondes en 2016 alors que cette année il n'a été qu'autour de 1950 m3/secondes. "Cette année n'est donc pas une cote maximale", a-t-il relaté.
>> Ecouter l'interview de Frédéric Jordan dans Forum :
