La méthode d'Appenzell Rhodes-Intérieures pour bénéficier des primes maladie les plus basses
Avec moins de 250 francs mensuels, le petit canton rural d'Appenzell Rhodes-Intérieures bénéficie des primes maladie les plus basses de Suisse. "Je suis satisfait, nous n'avons presque pas d'augmentation", a témoigné un assuré mardi dans le 19h30 de la RTS.
Une autre affirme que les Appenzellois vont moins vite chez le médecin. Et quand ils se décident finalement à consulter, le plus souvent, ils se rendent d'abord chez leur médecin de famille. "Cela va plus vite qu'aux urgences à l'hôpital", argue un patient qui s'est coupé la jambe avec un taille-haie.
Avec des tarifs moins élevés qu'en milieu hospitalier, les généralistes du canton participent à limiter les coûts de la santé. Même eux, d'ailleurs, ne sont pas toujours fortement sollicités: "Plusieurs de mes patients vont chez le naturopathe ou font certaines choses eux-mêmes. Ils ne viennent que lorsqu'ils ont vraiment besoin d'aide", explique Fabian Fehr, médecin de famille à Oberegg.
Offre de soins restreinte
Mais si les primes maladie sont plutôt basses en Appenzell Rhodes-Intérieures, c’est aussi parce que l’offre médicale est limitée. Il y a relativement peu de médecins spécialistes, et il y a deux ans, l’hôpital a fermé. Désormais, le canton travaille en réseau.
"Nous ne pensons plus aux frontières cantonales dans le domaine des soins hospitaliers stationnaires, mais en termes de régions de soins. Il est donc logique que nous proposions à notre population des soins hospitaliers spécialisés en dehors du canton", défend la ministre cantonale de la Santé Monika Rüegg Bless.
"On attend plutôt de voir si ça va passer tout seul"
D'autres cantons ruraux de Suisse centrale - Uri, Obwald, Nidwald, Zoug, Lucerne, Schwyz, Appenzell Rhodes-Extérieures ou encore Glaris - ont aussi des primes maladie en dessous de la moyenne nationale.
Selon Simon Wiser, professeur en économie à la Haute école zurichoise ZHAW, le dénominateur commun est à rechercher du côté d'un moindre recours aux soins médicaux: "Dans certaines régions, il n'est peut-être même pas bien vu d'aller tout de suite chez le médecin. On attend plutôt de voir si ça va passer tout seul".
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Julien Guillaume/miro