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La Suisse alémanique interdit les manifestations liées au conflit Israël-Hamas ce week-end

Des manifestants pro-palestiniens à Genève le 14 octobre 2023. [Keystone - Martial Trezzini]
La Suisse alémanique interdit les manifestations liées au conflit Israël-Hamas ce week-end / Le Journal horaire / 17 sec. / le 18 octobre 2023
Zurich et Bâle ont décrété des interdictions de manifester en raison de la situation sécuritaire tendue suite à la guerre au Proche-Orient. Bâle interdit même toute manifestation en général.

L'interdiction s'applique donc également à une manifestation prévue samedi dans la cité rhénane par des opposants aux mesures anti-Covid, a indiqué un porte-parole de la police cantonale. Une manifestation trinationale était prévue sous le nom de "Demo für Frieden, Freiheit und Souveränität" (manifestation pour la paix, la liberté et la souveraineté).

Elle avait été autorisée dans un premier temps. Parallèlement, des groupes antifascistes ont appelé à une contre-manifestation.

A Zurich, aucune manifestation en rapport avec le conflit au Proche-Orient n'est autorisée cette semaine. Sept demandes en lien avec cette crise ont été déposées pour cette semaine, selon un porte-parole du département de la sécurité.

Risqué pour tout le monde

L'interdiction générale de manifester est valable de vendredi à 17h00 à dimanche minuit. Outre les défilés, les rassemblements et autres veillées seront également interdits, écrit la police.

Celle-ci estime que "la probabilité de dommages tant corporels que matériels pendant les manifestations est très élevée". Le risque est donc trop élevé, aussi bien pour les manifestants que pour les passants, les membres de la police et les équipes de secours, peut-on lire dans les communiqués de la ville de Zurich et du canton de Bâle-Ville.

Rien du tout à Berne

Il n'y aura pas non plus de manifestations pro-palestinienne, ni aucune autre d'ailleurs, à Berne le week-end prochain. Non qu'il y existe une interdiction, mais la capitale a déjà un agenda chargé avec le match de football à haut risque entre les Young Boys et le FC Zurich, la première du spectacle de lumières "Rendez-vous Bundesplatz", ainsi que les élections fédérales, a expliqué le directeur de la sécurité Reto Nause.

Au-delà, les demandes seront, comme toujours, examinées au cas par cas. Les organisateurs de la traditionnelle veillée silencieuse pour la paix en Israël et Palestine avaient de leur propre chef décidé de ne pas se réunir comme prévu vendredi. D'entente avec la police, ils ont jugé que des mesures de sécurité supplémentaire auraient été nécessaires et ont donc préféré renoncer.

L'annulation de vendredi est exceptionnelle, selon les organisateurs. La veillée a lieu depuis une vingtaine d'années le deuxième vendredi de chaque mois sur la place de la gare.

La semaine passée, ces deux villes n'avaient déjà pas autorisé des manifestations en faveur de la Palestine.

Pas de mesures en Suisse romande

Les polices romandes restent sur le qui-vive en raison de la situation sécuritaire tendue, mais elles n'ont pas pris de mesures drastiques. Le canton de Vaud maintient ses autorisations pour deux rassemblements pro-palestiniens, prévus jeudi et samedi.

À Fribourg, la police indique suivre la situation de près et avoir augmenté ses présences, à proximité des lieux de cultes. Tout comme à Genève où des manifestations de solidarité envers le peuple palestinien ont rassemblé plusieurs milliers de personnes samedi. Un premier soutien aux Palestiniens s'était déjà manifesté le jeudi devant le Palais des Nations.

ats/juma

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Les manifestations pro-palestiniennes ne doivent pas systématiquement être interdites en France

Le Conseil d'Etat français a rappelé mercredi au gouvernement que les manifestations pro-palestiniennes ne pouvaient être interdites systématiquement et qu'il revenait aux seuls préfets d'apprécier "au cas par cas" s'il y avait un risque de troubles à l'ordre public.

Dans un télégramme adressé aux préfets le 12 octobre par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, cinq jours après l'attaque sanglante perpétrée en Israël par le Hamas, consigne a été donnée d'interdire les "manifestations pro-palestiniennes, parce qu'elles sont susceptibles de générer des troubles à l'ordre public".

Rôle des préfets

"Il appartient aux seuls préfets d'apprécier s'il y a lieu d'interdire une manifestation localement en fonction des risques de troubles à l'ordre public. Aucune interdiction ne peut être fondée uniquement sur ce télégramme ou sur le seul fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne", a indiqué le Conseil d'Etat dans un communiqué.