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Fin de la détention de sûreté du très médiatisé délinquant zurichois Brian

Brian Keller, le prisonnier le plus médiatisé de Suisse, sort de prison après avoir passé 7 ans derrière les barreaux
Brian, le prisonnier le plus médiatisé de Suisse, sort de prison après avoir passé 7 ans derrière les barreaux / 19h30 / 1 min. / le 10 novembre 2023
Le délinquant le plus médiatisé de Suisse, Brian, va sortir de détention de sûreté vendredi. Le Tribunal de district de Dielsdorf (ZH) l'a condamné mercredi à 2 ans et demi d'incarcération pour des délits commis en prison.

"Un nouveau chapitre s'ouvre maintenant après de longues années. Nous mettons un terme à la situation de détention de Brian (anciennement surnommé Carlos)", a déclaré le président du tribunal lors du jugement. "Nous invitons tous ceux qui s'intéressent à sa personne à s'occuper de lui et à l'accompagner."

Encadrement prévu

Cette nouvelle réalité ne sera pas facile à gérer pour le jeune homme de 28 ans, reconnaît le juge: "Brian doit avoir conscience que des actes de violence de sa part peuvent entraîner une nouvelle mise en détention." Le tribunal lui interdit, d'ailleurs, de s'approcher du pénitencier de Pöschwies, à Regensdorf (ZH), où il avait agressé et menacé des gardiens de prison entre 2018 et 2022, et de contacter ces derniers.

D'ici à la sortie de Brian du centre de détention préventive de Zurich, vendredi à 10h00, proches et avocats du jeune homme doivent faire appel à un éducateur spécialisé, trouver un logement et fixer une structure quotidienne pour l'encadrer.

Pas d'acquittement

Brian n'a toutefois pas été acquitté mercredi. Malgré des conditions de détention qui ont violé les droits humains, selon la Cour, "le comportement du détenu n'était pas correct. "Il est donc sanctionné", a déclaré le président du tribunal. Il a toutefois précisé que la peine devait être beaucoup plus légère que celle requise par le procureur.

L'accusation avait demandé une peine de 9 ans et 7 mois de prison pour une trentaine d'agressions à la prison de Pöschwies. Or, le tribunal de district de Dielsdorf n'a prononcé qu'une peine de 2 ans et 6 mois de prison pour lésions corporelles simples, dommages matériels, menaces et violences contre les autorités et les fonctionnaires.

Le procureur a annoncé qu'il ferait appel du jugement mais qu'il ne s'opposait pas à la levée de la détention de sureté.

Pour le tribunal, il n'était pas question de poursuivre la détention de sécurité à la prison de Zurich. Depuis que Brian n'est plus détenu à l'isolement à la prison de Pöschwies mais à celle de Zurich, il fait preuve d'un "bon comportement en règle générale". La détention de sécurité n'était plus indiquée et devait prendre fin dans les 48 heures. De plus, Brian a déjà purgé une part importante de la nouvelle peine infligée.

La défense avait plaidé l'acquittement. Elle estimait que les délits commis au pénitencier étaient une réponse à l'illégalité de l'enfermement prolongé en isolement.

Les avocats de Brian vont évaluer s'ils feront appel du jugement. Ils se sont déclarés "heureux" de sa libération vendredi, après sept ans consécutifs de détention.

Affaire pas totalement terminée

Le jugement de mercredi ne met pas un terme à l'affaire, en raison de l'appel annoncé par le procureur et d'une autre procédure d'appel encore en cours devant la Cour suprême zurichoise. Cette dernière concerne une peine de six ans et quatre mois, infligée en première instance pour des violences précédentes en prison.

Le jugement n'est pas attendu avant la mi-2024 au plus tôt. Or, l'addition des deux peines pourrait s'approcher de la durée totale de détention de Brian ces dernières années, observe le président du Tribunal de district de Dielsdorf. Il est donc possible qu'il ne doive pas retourner en prison.

L'odyssée judiciaire de Brian dure depuis son adolescence. La télévision alémanique SRF a fait connaître le jeune homme du grand public en 2013 en lui attribuant le pseudonyme de "Carlos". Un reportage révélait alors les coûts élevés de l'encadrement mis en place par la justice des mineurs pour sa réinsertion, suscitant un tollé et l'abandon du projet. Le jeune homme a ensuite récidivé.

cab avec ats

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