Le passage du domaine skiable d'Andermatt en mains américaines porte ses fruits

La semaine dernière, le plus grand exploitant et propriétaire de domaines skiables au monde annonçait racheter le domaine de Crans-Montana.

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Si le drapeau suisse flotte toujours sur le domaine skiable d'Andermatt, en coulisses les Américains sont désormais à la manoeuvre. Et ils voient grand!

Un an après avoir racheté ces remontées mécaniques fortement déficitaires, le géant Vail Resorts y a déjà investi 12 millions de francs.

"On a pu acheter deux nouveaux chasse-neige. Sans la reprise par les Américains, on n’aurait pas pu faire ces investissements", indique Ignaz Zopp, directeur des remontées mécaniques Andermatt-Sedrun-Disentis, dans le 19h30 mercredi.

Nombreux projets et investissements

Pour le chef des remontées mécaniques, originaire du coin, le père Noël américain est passé par là. Il montre les canons à neige flambant neufs. Ce sont "les derniers modèles", se réjouit-il.

Et ce n’est qu’un début. Cent dix millions de francs d'investissements totaux sont prévus, avec à la clé une avalanche de projets ces prochaines années: nouveaux télésièges, nouveaux restaurants, etc.

Pour le directeur des installations, les Américains font les choses sérieusement.

"Avec eux, on ajuste les investissements au plus près. On regarde quelle est la valeur ajoutée pour les clients et le domaine skiable. On ne se précipite pas", détaille Ignaz Zopp.

Nouvelle clientèle et compétences

En un an, la station s’est professionnalisée et a gagné une nouvelle clientèle américaine. Une avancée aussi permise par l'intégration d'Andermatt à l’Epic Pass. Il s'agit d'un abonnement qui donne accès aux 41 stations de Vail Resorts, des Etats-Unis à l’Australie.

Les Américains n’apportent pas que de l’argent et des clients à Andermatt. Ils apportent aussi toutes sortes de compétences, à l'image de l'école de ski et du magasin de sports que possède le nouveau propriétaire du domaine.

Bien que la nouvelle clientèle américaine réjouisse les commerçants du village, elle les préoccupe aussi par la concurrence potentielle qu'elle représente.

"Vail Resorts a son propre magasin de sport et naturellement, nous le sentons aussi. Ça serait mentir de dire le contraire. Finalement, je crois qu’une destination fonctionne grâce à la diversité des commerces, en dehors d’une compagnie 'resort'", opine Ursina Portmann, directrice de Meyer's Sporthaus SA à Andermatt.

Contactée, Vail Resorts dit partager cet avis.

A Andermatt, l’objectif principal de la compagnie américaine est de retrouver les chiffres noirs, le plus vite possible.

Sujet TV: Julien Guillaume

Adaptation web: juma