Début des festivités du demi-millénaire du canton des Grisons à Ilanz

Cette année 2024 est une année de célébration pour les Grisons, qui fêtent leurs 500 ans. En 1524, la Ligue grise, la Ligue de la Maison-Dieu et la Ligue des Dix-Juridictions ont consigné leur alliance dans un pacte, créant ainsi les bases de ce canton.

On peut faire remonter les origines des Grisons, en tant qu'entité unifiée, à la République des trois ligues, en 1524, explique Randolph Head, professeur d'histoire européenne à l'Université de Californie à Riverside, sur le site de Swissinfo. Avant cela déjà, la région connaissait de nombreux traités et un tas d'alliances diverses. Mais rien d'unifié.

Les Grisons sont parvenus très tôt à marier leurs traités. La Suisse a dû attendre le 19e siècle pour ce faire, au moment où les Grisons sont entrés dans la Confédération. L'alliance grisonne a survécu à la période de la Réforme et aux troubles du 17e siècle, bien que de justesse. C'est déjà exceptionnel, a poursuivi le professeur.

Une démocratie du début de l'ère moderne

Les Grisons ont été une démocratie du début de l'ère moderne, non une démocratie moderne, résume le professeur en une formule. A cette époque, en politique pas plus qu'en matière de démocratie, le principe de l'égalité entre les hommes ne s'appliquait. Son contraire était la règle: le principe selon lequel les hommes ne sont pas égaux.

Pour l'essentiel, les Grisons, de la famille aristocrate von Planta jusqu'au paysan pauvre de la Surselva, n'étaient pas au fait de ce vocable (la démocratie, ndlr). Aux XVIe et XVIIe siècles, les valeurs qui s'y rattachent existaient dans bien peu de têtes, poursuit Randolph Head.

Mais les Grisons étaient certainement fiers d'être "libres". Libres signifiant au début des temps modernes qu'ils jouissaient de certains privilèges et étaient maîtres chez eux. Même si formellement, les Grisons faisaient partie du Saint-Empire romain germanique. Mais cela ne se faisait pas sentir dans la vie de tous les jours.

ats/vajo