L'équipe qui traite le meurtrier présumé est "profondément affectée" après le meurtre d'une femme de 75 ans jeudi dans le quartier de Breite, à Bâle, a déclaré le directeur de la clinique lors d'une conférence de presse.
Après le meurtre de jeudi, les sorties de l'UPK ont été immédiatement supprimées, a indiqué Michael Rolaz. Cette mesure vise à protéger les patients. Elle est valable jusqu'à mardi. Ces sorties sont réglées par la loi, c'est pourquoi l'UPK doit à nouveau les autoriser après un délai, a précisé Michael Rolaz.
Enquête externe et analyse interne
L'enquête externe sur le cas du suspect arrêté vendredi n'est pas encore lancée. Elle sera confiée à des experts d'autres établissements médico-légaux de Suisse, a encore indiqué le directeur de l'UPK. Une analyse interne sera aussi réalisée, a ajouté Henning Hachtel, directeur de la clinique de médecine légale de l'UPK.
Le chef du département de la santé de Bâle-Ville Lukas Engelberger et la cheffe du département de la sécurité Stephanie Eymann ont présenté leurs condoléances aux proches de la victime. "Si les forts soupçons se confirment, il est vrai qu'en tant que canton, nous n'avons pas pu assumer notre responsabilité, je le regrette", a déclaré Lukas Engelberger.
Eviter que de tels actes ne se reproduisent
"L'objectif prioritaire est d'éviter que de tels actes ne se reproduisent", a déclaré Stephanie Eymann. Il n'est pas encore possible de dire avant cette enquête externe si tout s'est déroulé dans les règles, a-t-elle ajouté.
Les raisons qui ont conduit à la décision de laisser le suspect de 32 ans sortir seul de la clinique ne sont pas encore publiées, a indiqué la directrice du service cantonal d'exécution des peines Sabine Uhlmann. Il n'est donc pas possible actuellement de se prononcer sur le cas particulier du suspect.
L'autorité décide toujours de tels assouplissements en se basant sur le dossier et rédige une décision. En règle générale, "six à huit yeux" sont posés sur une personne faisant l'objet de mesures stationnaires.
Il y a actuellement dans le canton de Bâle-Ville douze personnes avec un diagnostic de schizophrénie paranoïde et pour lesquelles des mesures ont été ordonnées. Ces douze personnes ont commis un acte de violence ou un délit sexuel, a précisé Sabine Uhlmann.
Schizophrénie paranoïde
Le suspect du meurtre de jeudi souffre de schizophrénie paranoïde et de troubles de la personnalité. Il a été arrêté vendredi en début d'après-midi. Il s'agit d'un récidiviste.
Il a été placé à l'UPK après avoir attaqué son frère dans une crise de folie en 2005. En 2014, il s'est échappé de la clinique et il a tué deux femmes et grièvement blessé un homme dans le même quartier de Breite.
Il a été condamné en 2015 et interné à l'UPK. L'expertise psychiatrique a alors établi que sans traitement, le risque de récidive pour des délits graves était important.
Depuis 2017, l'homme a bénéficié d'assouplissement des mesures. Ces assouplissements commencent par des sorties accompagnées dans l'enceinte de la clinique et vont jusqu'aux sorties non accompagnées limitées dans le temps à l'extérieur.
Lorsqu'une personne a commis un délit grave, une expertise médicale est réalisée par le corps médical traitant pour évaluer le danger potentiel avant d'autoriser une sortie non accompagnée. Ce n'était pas la première fois que le suspect bénéficiait d'une permission de sortie non accompagnée.
ats/ther