Le canton de Bâle-Ville réintroduit les classes spécialisées pour certains élèves
Depuis 2011, les élèves les plus doués étaient dans la même classe que ceux qui ont des difficultés d'apprentissage, un handicap ou des troubles du comportement. Mais cela devrait bientôt changer: le Parlement cantonal a dit oui aux classes d’éducation spécialisée.
Entre soutiens et oppositions
La mesure se justifie, selon Nicole Kuster, députée (PLD/BS), par la nécessité d'avoir des moyens suffisants pour mettre en place un tel dispositif avec qualité. "C'est un moyen controversé. Mais à Bâle, nous avons un environnement urbain, les écoles sont partiellement autonomes et luttent contre différents défis et il faut différents moyens de soutien, dont les classes spéciales, pour que l'on puisse bien aborder ces défis", explique-t-elle dans le 12h45 jeudi.
Une analyse contestée par les soutiens de l'école inclusive, dont Amina Trevisan, députée (PS/BS). "Les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage ont plus de succès et apprennent plus vite et mieux s'ils sont dans une classe avec des enfants qui ont des capacités intellectuelles élevées. Et les enfants doués n'ont pas d'inconvénients", soutient-elle.
Surmenage des enseignants
De leur côté, les enseignants sont nombreux à se dire surmenés, comme le témoigne Sandra Maître. "Le problème, c'est que je ne peux pas tout couvrir. Je ne peux pas me partager. J'aimerais bien donner à chaque enfant le soutien ou l'aide dont il a besoin, mais ce n'est pas faisable."
A Bâle-Ville, une initiative avait été lancée par le syndicat des enseignants, donnant l'impulsion à une mise à jour de la loi scolaire. Elle réclamait des classes spéciales de rattrapage pour les enfants qui ont des difficultés à s'intégrer dans une classe ordinaire. C'est un contre-projet de compromis qui a été approuvé par le Parlement cantonal et qui devrait s'appliquer à l’école primaire et au niveau secondaire I.
Ce compromis autorise les écoles à créer des classes d'éducation spécialisée, mais uniquement pour les élèves ayant des troubles d'apprentissage, et non pour ceux ayant des problèmes de comportement. Elles ont donc le libre-arbitre sur la création ou non de telles classes.
D'autres instruments tels que les îlots d'apprentissage sont également prévus par le contre-projet.
Les initiants se disent satisfaits: "Notre objectif principal est atteint, dans la mesure où les classes de soutien sont réintroduites dans la loi, et il est évident que la mise en œuvre peut maintenant avancer beaucoup plus rapidement", se réjouit Marianne Schwegler, du comité d'initiative.
Le compromis pourrait entrer en vigueur dès l’été 2025.
Sujet tv: Tamara Muncanovic avec SRF
adaptation web: juma