Le plus vieux zoo de Suisse, celui de Bâle, fête ses 150 ans grâce à ses généreux donateurs
Dans le livre publié à l'occasion du jubilé, le directeur Olivier Pagan décrit le zoo de Bâle comme "une oasis au milieu de la ville". Il vante la valeur récréative du "Zolli", comme il est surnommé par les habitués, pour la population, en insistant sur les notions d'éducation, de recherche et de protection de la nature.
Malgré les problèmes liés à la détention d'animaux en captivité, le zoo peut compter sur un public fidèle. Chaque année, il attire environ 1,2 million de visiteuses et visiteurs, la deuxième affluence du pays en la matière derrière celle du zoo de Zurich. Et parmi eux figurent de nombreux Romands.
"Très intime, très sympa, des animaux incroyables. Les enfants sont contents et nous aussi du coup", a ainsi commenté un visiteur interrogé lundi dans le 19h30. "Le zoo de Bâle allie cette sympathie d'un jardin botanique à la découverte d'animaux", a confié un autre.
Amélioration des conditions de vie
Les conditions de vie des animaux dans le zoo se sont bien améliorées au cours des dernières décennies. Jusqu'à la fin des années 1990, les lions vivaient à l'étroit derrière des grillages. Aujourd'hui, ils disposent d'un vaste enclos et d'une tanière où ils peuvent se retirer loin du regard des visiteurs. Les éléphants et les grands singes sont aussi détenus dans des espaces plus spacieux.
En 1874, le plus vieux zoo du pays ne présentait pas encore d'espèces exotiques. On pouvait y voir des sangliers, des bouquetins, des cerfs et des oiseaux. L'entrée coûtait alors 50 centimes.
En 1959, la naissance du premier gorille dans un zoo européen avait aussi projeté le zoo de Bâle à la une des journaux. Goma est né dans la cage des singes et il a été élevé au biberon et langé par le directeur du zoo de l'époque. Goma est décédé en 2018 à 58 ans.
Un problème de place
Situé non loin de la gare, le zoo de Bâle est confronté à des problèmes de place. Il n'occupe actuellement qu'une surface de 110'000 mètres carrés, contre 270'000 mètres carrés pour le zoo de Zurich. Il présente tout de même environ 630 espèces, contre 375 pour le jardin zoologique zurichois.
Le zoo de Bâle dispose encore d'une petite réserve de terrain au sud, sur le territoire de Bâle-Campagne, et au nord-est, où se trouve le parking. A terme, le directeur du zoo et le président du conseil d'administration Martin Lenz comptent bien utiliser ces surfaces pour y construire des installations qui pourront accueillir des animaux exotiques.
boi avec ats
De généreux donateurs
En 1901, le parc s'est retrouvé au bord de la faillite et c'est grâce à un legs providentiel qu'il a survécu. Il s'agissait là du premier d'une série de généreux dons qui ont permis de pérenniser le zoo et de le faire évoluer avec son temps. Dernier exemple en date, la construction d'une volière de 30 millions de francs a été entièrement financée par des privés.
Avec 24 millions de charges par an, le zoo dépend aussi fortement de la générosité des visiteurs, qui peuvent par exemple parrainer un animal ou accepter de payer leur entrée 1 franc de plus au profit de la nature.
"Cela nous permet d'investir dans la nature environ 380'000 francs par année pour des projets, entre autres pour la sauvegarde du rhinocéros indien", a confié le directeur du zoo Olivier Pagan dans le 19h30.
Un chapitre peu glorieux
Dès 1879 s'est ouvert un chapitre peu glorieux pour le zoo. L'institution a en effet commencé à exhiber des peuples exotiques, notamment des Nubiens et des Marocains.
Ces expositions de personnes ont rencontré un grand succès, évitant au zoo de faire faillite, alors que l'affluence se faisait moins importante.
Elles n'ont cessé qu'en 1935, pas pour des raisons éthiques, mais à cause d'un intérêt décroissant du public qui préférait voir des animaux exotiques comme les lions et les éléphants.