Annoncé gagnant dès le début du dépouillement, après le décompte des votes par correspondance, l'ancien conseiller national PS et restaurateur d'origine kurde Mustafa Atici a recueilli au total 25'198 voix, contre 22'228 à son concurrent bourgeois, le député de 37 ans Luca Urgese. Il devient ainsi le premier ministre bâlois issu de la migration.
Troisième candidat en lice, le député d'extrême droite Eric Weber est arrivé loin derrière avec moins de 2000 voix. La participation a été de 48,1%.
Echec pour le camp bourgeois
Soutenu par les partis de droite, dont l'UDC, Luca Urgese manque ainsi de redonner à l'alliance bourgeoise une majorité perdue en 2000. L'exécutif reste composé de trois socialistes, deux libéraux, un centriste et une vert'libérale.
Les Vert'libéraux ne font pas partie de l'alliance bourgeoise et sont restés en retrait lors de cette élection en ne donnant aucune recommandation de vote.
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Lors des élections de 2020, l'Alliance verte (Vert-e-s et Basta!) n'avait pas réussi à préserver son siège face aux Vert'libéraux, et la gauche avait ainsi perdu la majorité.
Le PLR accède à la présidence
Autre première: l'élection de la droite à la présidence du Conseil d'Etat, qui avait aussi été laissée vacante par Beat Jans. C'est l'actuel ministre de l'Education Conradin Cramer (PLR) qui a été élu sans surprise. Il faut dire que les jeux étaient quasiment faits après le retrait de Mustafa Atici, le seul adversaire du jour étant à nouveau Eric Weber. Conradin Cramer a obtenu 37'440 voix contre moins de 1500 à son adversaire.
Cette fonction est soumise à élection depuis 2009 dans ce canton, et jusqu'à présent, elle avait toujours été occupée par un ministre de gauche.
Les citoyens de Bâle-Ville seront à nouveau appelés aux urnes cet automne. Des élections générales, gouvernement et parlement, auront lieu le 20 octobre. Et ce nouveau scrutin pourrait donner lieu à une nouvelle offensive de centre-droite, peut-être plus coordonnée cette fois.
ats/vic/jop
Pas de second tour ni de chamboulements en Thurgovie
Le Conseil d'Etat thurgovien a été élu au premier tour dimanche. Denise Neuweiler (45 ans, UDC) et Sonja Wiesmann (58 ans, PS), nouvelles venues, reprennent les sièges laissés vacants par leurs partis. Les trois conseillers d'Etat sortants (Centre, PLR, UDC) ont été réélus.
Le taux de participation a dépassé de justesse la barre des 30%. La majorité absolue était fixée à 20'780 voix. Les deux nouvelles élues ont atteint ce seuil dès le premier tour. Denise Neuweiler a obtenu 28'022 voix et Sonja Wiesmann 24'237.
Chez les sortants, le meilleur résultat a été réalisé par Dominik Diezi (Centre) avec 37'275 voix. Ses collègues Walter Schönholzer (PLR) et Urs Martin (UDC) ont engrangé respectivement 31'692 et 30'567 voix.
Les Vert-e-s 6e
Les rapports de forces restent donc inchangés au gouvernement thurgovien, qui reste bien ancré à droite. Cette "formule magique" locale fonctionne depuis les années 1980.
Parmi les challengers, la candidate écologiste Sandra Reinhart a obtenu 18'449 voix. À noter également que l'"antisystème" Pascal Singh, du mouvement "Aufrecht" né pendant la pandémie, a rassemblé plus de 9000 voix.