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Les Grisons veulent abattre deux tiers des jeunes loups nés cette année

Les Grisons veulent abattre deux tiers des jeunes loups. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Les Grisons veulent abattre deux tiers des louveteaux nés en 2024: interview de Martin Candinas / Forum / 5 min. / le 16 août 2024
Le canton des Grisons veut abattre deux tiers des jeunes loups nés cette année, soit au moins 35 bêtes. Il veut aussi éliminer complètement deux meutes. Il a présenté une demande en ce sens à la Confédération.

"En pourcentage de la population totale (environ 120 loups recensés dans le canton), le prélèvement correspond à celui de l'année dernière", explique le chef de l'office Adrian Arquint. Sur les tirs prévus, une trentaine concerne des louveteaux. En moyenne, un couple de loups a cinq à six chiots par portée.

Les loups doivent pouvoir être tirés lors de la prochaine période de régulation, prévue du 1er septembre au 31 janvier, indique jeudi l'office cantonal de la chasse et de la pêche (AJF). Mais les populations de loups ne doivent pas être menacées. L'objectif de ces mesures de régulation est de réduire les conflits dans le domaine de l'agriculture et d'augmenter la crainte de l'homme chez les loups.

Les deux meutes que le canton veut éliminer sont celles de Vorab, près de Laax (GR), et de Beverin, près de Thusis (GR). Pour celle de Beverin, il faudra d'abord vérifier qu'il s'agit encore d'une meute. C'est pourquoi le canton a présenté une demande provisoire à la Confédération.

>> Lire également : En Suisse, plus de 120 louveteaux observés dans 31 meutes en 2023

Douze meutes recensées

Selon les autorités cantonales, le nombre de loups a continué à augmenter cette année, y compris dans les zones qui ne comptaient encore aucune meute. Actuellement, la présence de douze meutes a été confirmée aux Grisons. Le canton estime que d'autres viendront s'ajouter à ce nombre au cours de l'été.

Il s'agira à l'avenir d'observer attentivement les effets de cette nouvelle approche de gestion, unique en Europe centrale, sur la population de loups et les conflits

Adrian Arquint, chef de l'AJF

"Il s'agira à l'avenir d'observer attentivement les effets de cette nouvelle approche de gestion, unique en Europe centrale, sur la population de loups et les conflits", explique Adrian Arquint, chef de l'AJF. "Sur la base des expériences acquises, celle-ci sera optimisée en permanence dans les années à venir".

Soirée de formation pour les chasseurs

Pendant la chasse haute et la chasse spéciale, les gardes-chasse sont soutenus par les chasseurs grisons pour le prélèvement de meutes entières. Pour pouvoir participer à la régulation du loup, les chasseurs doivent suivre une soirée de formation organisée par l'AJF. Le loup n'est toujours pas une espèce chassable, même selon la nouvelle ordonnance sur la chasse. Les loups abattus par les chasseurs restent la propriété du canton, souligne l'AJF.

Comme le tableau de la population actuelle de loups dans le canton est encore incomplet et que la saison de pâturage dure encore quelques mois, il s'agit d'une première demande de régulation cette année. Celle-ci sera complétée par d'autres demandes en fonction de l'évolution des conflits, précise le canton.

L'autorisation de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) est attendue pour fin août. L'AJF informera de la décision de l'OFEV.

Trouver un équilibre

Interrogé dans Forum, Martin Candinas, conseiller national (GR/Le Centre), a dit soutenir cette demande. "Pour moi c'est clair, s'il y a une attaque, il doit y avoir la possibilité de réagir. On a 90 loups, je crois qu'il n'y a pas un autre canton qui en a autant".

Il insiste également sur la nécessité de réguler les loups de manière pragmatique pour protéger les agriculteurs et leurs troupeaux, tout en essayant de trouver un équilibre acceptable pour toutes les parties concernées

ats/hkr

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