Plusieurs centaines de personnes rassemblées contre l'antisémitisme à Zurich

Un rassemblement contre l'antisémitisme a réuni quelques centaines de personnes dimanche à Zurich. Elles ont exprimé leur solidarité avec la victime juive de l'attaque au couteau du week-end dernier et ont aussi dénoncé la haine et la violence.

Entre 300 et 400 personnes, selon les estimations d'un journaliste de Keystone-ATS, ont répondu à l'appel d'organisations musulmanes et juives. Douze orateurs juifs et musulmans ont exprimé des souhaits pour une cohabitation pacifique et respectueuse en Suisse et contre l'antisémitisme, l'hostilité envers les musulmans, le racisme, la haine, la violence et l'exclusion.

Les participants ont exprimé leur compassion envers la victime de l'attaque au couteau en observant une minute de silence. La chaîne humaine formée au cours de la manifestation a rempli toute la place, ont fait savoir les organisateurs.

Importance de la solidarité

L'attaque au couteau perpétrée contre un juif orthodoxe à Zurich a été un nouveau rappel selon lequel tous les hommes ont le devoir de s'engager contre la violence et pour un monde dans lequel chaque vie humaine est protégée. Il est important de se serrer les coudes et de ne pas se laisser monter les uns contre les autres en tant que minorités, ont déclaré les organisateurs.

La manifestation a été organisée par un groupe privé de musulmans et de juifs qui, selon leurs propres dires, se réunissent depuis le mois d'octobre sous le slogan "Gemeinsam Einsam" (Ensemble dans la solitude) pour dialoguer et échanger. L'événement a été soutenu entre autres par l'Association des organisations islamiques de Zurich, la Plateforme des juifs libéraux de Suisse et la Fédération suisse des communautés israélites.

ats/edel

Publié le 10 mars 2024 à 16:10 Modifié le 10 mars 2024 à 21:37

Le SRC sous le feu des critiques après l'attaque au couteau

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) aurait pu stopper l'auteur de l'attentat antisémite à Zurich la semaine dernière, affirme dimanche la NZZ am Sonntag.

Son auteur ne cachait pas ses sympathies pour l'organisation terroriste Etat islamique sur les réseaux sociaux. Mais pour le SRC, il n'est pas possible de surveiller la totalité des échanges sur internet, indique une porte-parole.

Selon le journal alémanique, le SRC ne serait pas en mesure de surveiller efficacement les djihadistes sur les réseaux sociaux et internet car les limites légales pour cette surveillance ne seraient pas suffisamment claires.

Attentat de Zurich: le Service de renseignements ne serait pas en mesure de surveiller les djihadistes sur internet / 19h30 / 2 min. / le 10 mars 2024

Invité dans l'émission Forum, le conseiller national socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez estime que le vrai problème se situe au niveau du financement du SRC. "Le service de renseignement de la Confédération est confronté à des charges toujours plus importantes", affirme-t-il, rappelant qu'il faut "des moyens énormes" pour surveiller un suspect. "Quand vous voulez vraiment éviter un passage à l'acte, il faut 15 à 20 personnes pour le surveiller en permanence, ses proches, ses contacts", explique-t-il.

Le renseignement dans le flou sur le contrôle les réseaux sociaux: interview de Pierre-Alain Fridez (vidéo) / Forum / 6 min. / le 10 mars 2024

Charles Juillard, conseiller aux Etats (Centre/JU), indique quant à lui que le SRC n'a pas la seule responsabilité en termes de sécurité. "Il y a Fedpol et les polices cantonales", dit-il. "Il faut arrêter de vouloir mélanger les genres, parce que la défense nationale est attribuée à la seule Confédération, alors que la sécurité publique civile est partagée entre la Confédération et les cantons", poursuit-il.

Augmentation de l'antisémitisme à l'école

Des parents tirent la sonnette d'alarme sur la montée de l'antisémitisme dans les écoles en Suisse, rapporte la SonntagsZeitung. Depuis le début de la guerre à Gaza, les élèves juifs sont de plus en plus victimes de harcèlement et d'exclusion dans les écoles primaires, indique ce groupe de parents.

Un garçon a, par exemple, fait écouter à une camarade juive une vidéo d'un viol commis par un membre du Hamas et lui a dit qu'elle allait subir la même chose. Les propos faisant référence au nazisme sont aussi fréquents.

"On nous a signalé de nombreuses insultes antisémites et un véritable harcèlement à l'égard d'élèves juifs et israéliens", déclare dans le SonntagsBlick Jonathan Kreutner, secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI). L'organisation estime que le nombre de cas antisémites non recensés est élevé.