C'est en mars 1995 que Roger fait ses deux premières victimes, deux pensionnaires d'un EMS de Sarnen (OW) âgés de 78 et 91 ans. Il utilise un sac plastique pour étouffer ces vieilles personnes, en étant persuadé qu'il ne fait que soulager leurs souffrances.
Il recommencera pendant les six années suivantes à de nombreuses reprises, non seulement dans le canton d'Obwald, mais aussi à Lucerne et à Schwyz. Il utilise aussi parfois des somnifères et un linge éponge, sans éveiller aucun soupçon pendant très longtemps.
"Jouer à Dieu"
Après son arrestation, Roger plaide d'abord l'euthanasie active, avant de reconnaître avoir voulu "jouer à Dieu", en prenant la liberté de décider qui pouvait vivre et qui devait mourir, s'acharnant parfois sur des pensionnaires qu'il n'aimait pas.
Vers la fin de cet épisode du podcast Crimes suisses, le médecin et historien Vincent Barras décortique cette figure de l'infirmier de la mort, que l'on retrouve dans différents pays, à différentes époques. Pour le directeur retraité de l'Institut des humanités en médecine de Lausanne, le début et la fin de la vie constituent pour la médecine des "questions problématiques", et "les deux extrêmes de la vie rassemblent des cas comme ça" d'infirmières et infirmiers tueurs.
Antoine Droux