Un ancien juge fédéral va mener l'enquête après des décès suspects à l'hôpital de Zurich
"Je suis persuadé qu'une large enquête en profondeur est nécessaire", a déclaré l'ancien juge fédéral Niklaus Oberholzer, nommé par l'USZ pour la mener. "L'enjeu est important. On ne peut pas passer sans autre à l'ordre du jour", a-t-il souligné jeudi face aux médias réunis sur place.
Selon l'ancien juge, l'enquête sur les cas de décès a priori évitables va durer environ un an. Ses résultats seront rendus publics de manière anonymisée, recommandations comprises.
Tout nouvel indice de comportements répréhensibles sur le plan pénal sera signalé aux autorités judiciaires, a assuré Niklaus Oberholzer. Jusqu'à présent, une dizaine de plaintes pénales et de procédures concernant des complications survenues à la clinique de chirurgie cardiaque de l'USZ sont restées sans suite.
Jusqu'à 200 décès a priori évitables
Entre 2016 et 2020, environ 350 personnes opérées au coeur à l'USZ sont décédées, un chiffre inhabituellement élevé. "On raconte que jusqu'à 200 de ces décès auraient pu être évités", a dit le président du conseil de l'hôpital universitaire André Zemp.
Ces cas nuisent aujourd'hui encore à la réputation de l'USZ, souligne-t-il. Pour rétablir la confiance des patients et du public, le travail de la commission indépendante d'enquête est nécessaire. Il touchera aussi aux cas de complications.
Depuis la période des faits, l'USZ a pris de nombreuses mesures internes pour remédier aux problèmes, a rappelé André Zemp. En 2020, sa direction a mis en place une nouvelle direction de clinique avec deux chirurgiens cardiaques renommés, Paul Vogt et Thierry Carrel. Selon l'USZ, les mesures prises ont conduit à une nette amélioration de la qualité et à une augmentation du nombre de patients.
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ats/jfe