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Les entrepreneurs tessinois dénoncent la concurrence des ouvriers détachés italiens

Tessin, construction. [Keystone - Karl Mathis]
Forte augmentation des travailleurs détachés italiens au Tessin / Le 12h30 / 1 min. / le 16 mai 2013
La Société tessinoise des entrepreneurs-constructeurs (SSIC) s'inquiète jeudi de l'augmentation des travailleurs détachés et indépendants italiens. Elle dénonce une concurrence déloyale.

En trois ans, le nombre de travailleurs détachés et indépendants italiens a plus que triplé au sud des Alpes, indique la section tessinoise de la Société suisse des entrepreneurs, qui tire jeudi la sonnette d'alarme. Cette concurrence jugée déloyale pourrait conduire à une augmentation du nombre des faillites, affirme l'organisation.

Manipulations comptables

Le phénomène s'expliquerait par le fait que les employeurs italiens qui dépêchent des ouvriers au Tessin déclarent un nombre d'heures inférieur à celui qui est réalisé, estime la SSIC. A ce système s'ajouterait un "truc" comptable qui consisterait à appliquer le taux helvétique des coûts sociaux d'environ 60% du salaire horaire d'un ouvrier en lieu et place des 120% perçus en Italie.

Selon les entrepreneurs tessinois, si un patron italien respectait et appliquait la clé salariale et sociale en Suisse, un maçon italien actif au Tessin coûterait 66 francs de l'heure contre les 33 francs que ce même collaborateur coûte en Italie. D'où ce constat de concurrence "déloyale et insoutenable" dénoncée.

Politique suisse trop ouverte

Les constructeurs du canton veulent sensibiliser le public, les maîtres d'ouvrage et les politiques à cette situation jugée "incontrôlable" sur les chantiers. Ils dénoncent aussi une politique trop ouverte de la Suisse à l'égard des travailleurs qui viennent de l'étranger.

Nicole Della Pietra/oang

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L'équivalent de 3800 pleins temps

Les travailleurs détachés et indépendant italiens étaient environ 12'700 au Tessin en 2010. Cette année, selon la SSIC, leur nombre dépassera probablement les 38'000.

Ces travailleurs qui vont et viennent de part et d'autre de la frontière correspondent à 3800 travailleurs à temps plein actifs dans le canton, soit des milliers de personnes qui - contrairement aux frontaliers - ne paient ni impôts ni assurances sociales en Suisse et y font rarement leurs emplettes.