Ultimatum de la construction tessinoise contre les ouvriers italiens détachés
Les entreprises tessinoises du secteur de la construction montent au créneau face à l'afflux de travailleurs détachés en provenance d'Italie. Faute d'avoir été entendues jusqu'ici, elles posent un ultimatum au Conseil d'Etat. Si ce dernier n'intervient pas,
l’Union des associations de la construction (UAE) appliquera un gel des places d’apprentissage pendant plusieurs années ainsi que le versement des impôts cantonaux et fédéraux sur un compte bloqué.
Concurrence "insoutenable"
L'UAE parle d'une "véritable invasion et une concurrence déloyale et insoutenable" pour décrire l’augmentation exponentielle de travailleurs détachés et indépendants italiens sur le marché de la construction au Tessin.
L'association se dit prête à aller jusqu’au bout faute d'une intervention rapide du gouvernement cantonal. Elle demande notamment à l'exécutif de mettre un terme à la simplification administrative qui facilite l’arrivée des travailleurs italiens, comme les notifications en ligne pour un permis valable pendant 90 jours. Les entreprises tessinoises demandent également la mise en oeuvre de contrôles plus serrés sur les chantiers, voire l'introduction d'une obligation de la TVA à partir de montant de 10’000 francs.
Nicole della Pietra/oang
Sept fois plus qu'en 2006
Les travailleurs indépendants et détachés italiens n’étaient encore que 5200 en 2006. Leur nombre pourrait atteindre 37'000 d'ici la fin de l'année, soit un manque à gagner de 250 millions de francs pour le secteur.
De fait, un ouvrier italien coûte en moyenne 20 francs de moins, à l’heure, qu’un travailleur résidant en Suisse.