Les propositions de tous bords fusent depuis quelques semaines au Tessin, pour juguler le flot des frontaliers et travailleurs indépendants italiens lié à la libre circulation. Cette liste de "remèdes" promet encore de s’allonger à l'approche de la votation fédérale du 9 février sur l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse.
Le Tessin comptait en 2013 quelque 60'000 frontaliers et 37'600 travailleurs indépendants ou "padroncini" (petits patrons), en augmentation de plus de 62% en un an. Résultat: quasiment tous les partis et syndicats lancent leurs recettes pour endiguer le flux. Mais ces propositions n'ont que peu de chances d'être concrétisées, à moins d'être portées à Berne.
Sentiment d'incompréhension
Ces propositions trouvent néanmoins un écho dans les médias du canton, ce qui permet à leurs auteurs de ses profiler sur ce thème sensible. Cette frénésie traduit aussi le sentiment des Tessinois d'être mal compris par le reste du pays.
Nicole della Pietra/oang
Quelques propositions
UNIA, soutenu par le PLR tessinois, propose d'établir un registre des entreprises qui pratiquent la sous-enchère salariale.
Le PS veut donner la priorité aux résidents avant d'engager un frontalier.
Les Verts veulent accorder un statut spécial à des zones particulièrement touchées par la libre circulation comme l'est le Tessin.
D'autres proposent encore de démentir les patrons qui affirment ne pas trouver de main d'œuvre résidente ou communiquer systématiquement les sommes gagnées par les indépendants italiens aux autorités fiscales de la Péninsule.